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 Yhme Leonova Име Леонова ♦ from wave to storm

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Yhme Leonova
Age : 25 ans
Origines : Russes
Métier : Éclaireur
Indulgences : 651
Localisation : Shanty way
Avatar : Marie Avgeropoulos
Souvenirs : 556
Double compte : R'kia Tchaïovsky

Your identity
Situation: Célibataire
Croyances: Animus Vox.
Classe de naissance: α ALPHA.

Yhme Leonova
WASTELANDER - Fighter

Yhme Leonova Име Леонова ♦ from wave to storm Empty
MessageSujet: Yhme Leonova Име Леонова ♦ from wave to storm   Yhme Leonova Име Леонова ♦ from wave to storm EmptyMer 15 Oct - 17:54

Име Леонова
Papers please
Nom complet : Yhme imé Leonova

Âge : 25 ans

Statut : Célibataire

Nationalité : Russe, née au dôme

Groupe & Rang : Wastelanders, fighter.

Métier : Éclaireur.



Who are you
Depuis quand résidez-vous/n'êtes-vous plus au dôme ?
Je suis née au dôme, mais il y a quelques années, j'ai préféré le fuir plutôt que d'affronter le courroux de mon père. Il serait prêt à me tuer pour assurer sa place et son ascension... Une décision difficile que je ne regrette pas malgré la mélancolie qu'il m'arrive de ressentir aux souvenirs de ceux que j'aimais, ceux que je connaissais au sein du Dôme. La seule chose qui me permettrait de tenter d'y retourner est la disparition de Middas Leonov. Difficile de réaliser que je suis prête à considérer la mort de mon propre père... J'ai beau ne pas vouloir souhaiter cela, ça n'en reste pas moins la seule condition à remplir avant que je puisse ne serait-ce qu'imaginer remettre un pied au Dôme.
Que pensez-vous du Dôme ?
Comme la plupart des alphas, j'aurais donné ma vie pour le préserver. Loin d'être de ceux qui entrent dans les prérogatives de l'Animus Vox, je m'étais destinée à maintenir la sécurité, le respect des lois en son sein. La milice m'a beaucoup appris. Mais lorsque j'ai commencé à voir ce qui se trouvait dans l'envers du décors, ma naïveté m'a giflé de toutes ses forces... Les régents du Dôme sont la cause de ce qui le ronge. Des tissus de mensonges, de la manipulation et des conspirations. Voilà ce qui réside dans cette arche, dernière demeure de notre espèce. Gâché par les ambitions et la soif de pouvoir, le Dôme va mal. J'aimerai croire qu'il est possible de le sauver, mais pour le moment, tout me semble trop noir pour entrevoir un moyen d'éradiquer la mauvaise herbe qui le gangrène.
Quelle est votre mission au sein de la communauté (extérieure ou intérieure) ?
Dans le camp, ma mission n'est pas si éloignée que ça du métier que j'exerçais au Dôme. La milice m'a permit d'acquérir un savoir, un entraînement qui m'est très utile à l'extérieur. Je suis incapable de nourrir une communauté, incapable de construire quelque chose sans que ça se casse au bout de trois minutes, pas très à l'aise pour parler aux autres, pas l'âme d'un médecin non plus. Alors il ne me restait qu'une chose à donner au camp : mes aptitudes à défendre l'ordre, protéger les autres, conserver l'équilibre de la communauté. Mais les patrouilles n'étaient pas trop un moyen pour moi de me sentir utile. Alors je suis devenue éclaireur : je parcours les terres à la recherche de ressources, d'autres groupes, de personnes perdues. Je recherches les sources éventuelles de problèmes, qu'ils soient environnementaux ou humains. Un peu comme un chasseur, je pars fouler des terres à la recherche de choses utiles pour ma communauté. Une aventure de tous les jours bien risquée. Mais le danger ne m'a jamais désarmé. Au contraire, la peur me stimule.
Croyez-vous au Dôme et à l'Animus Vox ?
Mon éducation s'est faite autour du Dôme, de l'Ordre et de tout ce que cela représente pour l'être humain. Le Dôme est une aubaine pour nous, notre façon de survivre, la seule réelle façon de survivre. Sans le Dôme, nous ne serions plus qu'un souvenir sur cette Terre. Il n'y aurait plus rien. Nous ne serions plus rien. A voir comme on vit à l'extérieur, cela ne fait que confirmer ma foi en l'Animus Vox. Cette foi qui m'anime, je la garde pour moi car à l'extérieur du Dôme, ce n'est pas une religion crédible. Pour la plupart des wastelanders, croire en l'Animus Vox n'est qu'hérésie. Le Dôme est la seule entité divine que je reconnaisse alors qu'autour de moi, certains parlent de dieux, d'idoles qui me sont inconnues. J'ai été bercée par le Dôme. Comment pourrais-je considérer une autre divinité que lui ? Pour moi, cette foi est naturelle, innée. Mais cela ne ferme pas ma curiosité vis-à-vis des croyances des personnes que je croise à l'extérieur du Dôme.
Que pensez-vous de l'extérieur ?
Lorsque j'ai décidé de quitter le Dôme, j'ignorais ce qui m'attendait à la sortie. On nous dit bien du mal, nous met bien en garde face à tout ce qui peut provenir ou être assimilé comme appartenant à l'extérieur. J'ai réalisé plusieurs missions de surveillance à l'extérieur, mais ce n'est pas très représentatif de ce qu'est réellement l'extérieur. L'atmosphère y est différente. Quand on s'éloigne du Dôme et que l'on découvre l'extérieur de ses propres yeux et non plus par des textes, alors on réalise à quel point on n'est pas chez soi... Les dangers sont innombrables, mais les wastelanders savent vivre avec ces risques. On ne peut comprendre l'extérieur que lorsqu'on y vit. J'ai appris à y vivre. Armée de courage et de détermination, j'ai su m'adapter. Cela prit du temps, mais au final, je crois être parvenue à trouver ma place dans cette jungle hostile. J'ai vu des choses incroyables, vécu des moments inoubliables, rencontré des gens formidables. Malgré toutes les épreuves traversées, je m'y suis attachée, à l'extérieur. Ça ne remplacera jamais le Dôme pour moi, mais aujourd'hui, j'arrive à m'y sentir un peu comme chez moi.


Yhme a grandi dans l'abondance. Dans cette époque pourtant plus que difficile, elle a toujours eu à mangé, de quoi se vêtir, des gens autour d'elle pour lui donner une éducation. Cela aurait pu la porter vers l'image de son père... L'ambitieux insatiable que rien n'arrête, qui est prêt à tout pour obtenir ce qu'il désire et ce, même au détriment des autres. Oh wait... c'est un peu vrai en fin de compte ! La princesse Leonova est une femme téméraire, intrépide, obstinée et qui veut toujours aller au bout des choses sans se poser de question sur le chemin à emprunter pour arriver jusqu'à ses fins. Mais à la différence de Middas, la demoiselle ne s'accroche pas à la soif de pouvoir, de contrôle, mais à des principes forts, des convictions, des causes qui lui semblent justes. On ne détournera pas la demoiselle facilement. Même son géniteur n'a pas su l'acheter. Voilà où ça l'a menée... Yhme lui ressemble bien plus qu'elle ne veut l'admettre. Peut-être était-ce la seule raison qui permettait à Middas Leonov de la garder près de lui, de continuer d'avoir foi en elle, jusqu'à ce que la fillette grandisse et fasse ses propres choix. S'il y a bien une chose qu'elle déteste, c'est bien cet homme. Lui en parler ravive une blessure que même le temps ne saurait guérir en son cœur. Toutefois, de cette douleur lui vient l'envie de se battre pour ce en quoi/qui elle croit, comme le piment nous force à manger, manger, manger encore et encore pour ne pas sentir ses papilles brûler. Cette douleur la force à se battre, se battre, se battre encore et encore pour ne pas ressentir l'absence de cet amour paternel qui lui fait défaut.

Ce n'est pas évident de reporter la personnalité de quelqu'un à travers des mots... Une chose est sûre : Yhme n'est pas une jeune femme que l'on peut cerner facilement. Elle a un visage qui représente sa vraie nature, un qui a été dessiné par le Dôme et sa culture, un autre inculqué par sa formation et un autre façonné par le monde extérieur. Autant dire qu'elle n'est plus la Yhme Leonova que le High Ground a connu. Petite, c'était une fille créative, dynamique, si active qu'elle tapait souvent sur les nerfs de ses proches... Très curieuse, elle s'intéressait à tout et n'importe quoi, ce qui lui valait tout autant l'exaspération de ceux qu'elle rencontrait. La fillette s'émerveillait pour un rien ; ses yeux brillaient d'une lueur rêveuse à chaque nouvelle découverte. Elle a encore cette étincelle enfantine lorsqu'au cours de ses périples, elle découvre des endroits insoupçonnés. Éprouvant la patience de toutes les personnes qu'elle rencontrait, Yhme en devenait une personne assez solitaire, sans réels amis qui pouvaient la supporter tous les jours. Il y en a bien eu, notamment Mikhaïl Domne, mais à cette époque, elle avait déjà grandit et comprit certaines chose : comme ne pas harasser les gens avec ses questions et ses idées. Cela ne lui coûtait pas grand chose rassurez-vous.

Au fil du temps, la petite gamine bavarde et curieuse calma ses élans, devint un peu plus réservée, un peu moins insistante, mais toujours aussi curieuse. Ainsi Yhme n'en restait pas moins avide d'histoires, d’anecdotes et de nouvelles choses à apprendre. Elle est devenue observatrice, analysant son environnement, ses interlocuteurs avant de parler, de faire le moindre geste. Calculatrice mais pas dans un sens sournois. Bien qu'Yhme puisse être fourbe et rusée, elle n'a jamais été du genre à vouloir délibérément faire du mal à autrui. Elle a une certaine empathie envers les autres. Même si elle ne se laisse pas berner par les beaux sourires qui peuvent se montrer hypocrites (merci l'éducation au milieu des High Ground), Yhme peut se montrer compatissante et prévenante. Ce soucis des autres la rend peut-être généreuse, serviable et attentionnée, mais ce ne sont pas des qualités qu'elle a souvent l'occasion de mettre à disposition en dehors du Dôme. Même à l'intérieur d'ailleurs... que ce soit par son métier qui exigeait l'objectivité et son éducation qui dénigrait les basses classes, elle s'est souvent gardée d'exprimer ces bons sentiments. Cela mettait un peu d'eau dans son vin, adoucissait parfois les décisions qu'elle avait à prendre, mais tenant à sa place et ayant un rang à tenir, Yhme n'avait pas tellement le choix. Maintenant qu'elle s'est libérée de ces chaînes, d'autres entraves la tiennent : les gens à l'extérieur sont prêts à tout pour survivre. Rares sont les âmes bienveillantes et loyales... Il ne reste que le camp, celui qu'elle a intégré. Lorsqu'elle y est, Yhme tente d'aider les autres du mieux qu'elle peut. Ce n'est pas grand chose, mais c'est déjà ça.

Il ne faut pas nier que la demoiselle est souvent imprudente, un peu trop désinvolte et capricieuse. Disons qu'elle peut facilement être contrariée, un peu susceptible sur les bords bien qu'elle n'ait pas de fierté surdimensionnée. Bien qu'elle ne soit pas hostile à l'humour, Yhme est très premier degré. Quand bien même il reste une place pour les rêveries et les divagations, elle reste pragmatique et tente d'agir au mieux en restant concentrée sur ses objectifs. Atterrir à l'extérieur du dôme c'est assez déstabilisant. Surtout pour un High Ground... On se rend compte qu'on ne sait rien de la vie, de comment agir pour sa survie sans se jouer des autres, sans les manigances, sans les privilèges. C'est tout un monde auquel a du s'acclimater Yhme. Encore aujourd'hui, les lacunes qu'elle possède la forcent à vouloir faire ses preuves. Pas pour les autres ou pour la communauté, mais pour elle-même. Un peu d'orgueil lui fera croire que tout est possible, lui fera prendre des risques sous couvert de son courage. Mais quelque part, elle reste encore une enfant dans ce monde. Loin d'être une proie facile, il lui reste pourtant beaucoup de chemin avant de pouvoir acquérir une sagesse indispensable qui lui assurerait sa position. Cependant, Yhme est une battante, féroce et maligne. Pas la plus intelligente, ni la plus forte, mais une bonne dose de chaque, ce qui lui permet d'avancer vers le chemin qu'elle décide être le bon.

Tell me your story


« La vie avait tellement à t'offrir... tu lui as tourné le dos, tant pis pour toi. » Tout le monde n'a pas la chance de naître dans le haut du panier. C'est quelque chose que Yhme a mis du temps à comprendre. Cette chance est un poison. Pour l'enfant qu'elle était, ce n'était pas possible d'être pauvre. Tout le monde devait être sur un pied d'égalité. Une gamine utopiste. De quoi attendrir sa mère et faire soupirer son père. Cela dit, cette idée fut rapidement balayée par les cours d'histoire et les conversations que l'enfant épiait. Rien ne va en s'arrangeant dans ce monde... Pourtant tout paraissait simple pour la petite Leonova. Elle ne manquait pas de nourriture, pas de vêtements, pas de jouets, pas d'attention. Tout allait pour le mieux. Son père n'était pas le plus paternel, on peut mettre ça sur le coup que c'est une fille et lui un homme, mais sa mère aimait passer du temps à regarder sa progéniture. Une véritable princesse à ses yeux. Mais le travail de ses parents empêchait l'enfant de profiter de ce qu'ils avaient à lui apporter. Rapidement mise dans les mains d'une préceptrice de l'Animus Vox, Yhme combla ce manque affectif par sa soif de connaissance. Une tête d'ampoule ! Mais les livres poussiéreux ne l'intéressaient pas tant que ça... Au grand désarroi de son père, Yhme a toujours eu du mal à lire et encore plus à écrire. Ce qui l'intéressait, c'était d'entendre les histoires, de pouvoir les imaginer à travers les émotions d'une voix vive. La faire tenir sur une chaise devenait une véritable guerre quand il s'agissait d'algèbre ou de conjugaison. Il fallait que son institutrice mette à l'épreuve son imagination pour captiver l'attention de la petite. Cette guerre cessa lorsque les thèmes laissaient place à la créativité, aux essais, aux raisonnement qui agitaient les neurones de la petite Leonova. L'hyperactivité de l'enfant se calma lorsque la mère de celle-ci s'en alla... Un violent incendie avait frappé le bâtiment où elle était en affaire. Un accident, disaient-ils. Mais des rumeurs dénonçaient la fraternité pourpre. Cela intrigua la demoiselle qui, après avoir encaissé cette terrible perte, s'intéressa à ce qu'était cette fraternité. Des rebelles. La petite atteignait à peine ses douze ans qu'elle réalisait déjà ses premières investigations...


Le lien qui existait entre Yhme et Middas, son père, se dissipait au fil du temps. Il ne faisait pas comme si elle n'existait pas, il ne la détestait pas non plus, mais visiblement il avait toujours mieux à faire. La jeune fille le sentait : il avait d'autres choses à faire que de s'occuper d'elle. En un sens, cela l'arranger. L'enfant avait ainsi une certaine liberté. Dés qu'un faux pas était fait, il la rappelait à l'ordre, instiguant la demoiselle à récidiver pour avoir l'impression que son père s'intéresse à elle. Mais rapidement elle apprit à craindre ses représailles, à faire plus attention. Il la tenait par la peur, déjà lorsque c'était une petite fille. Cela ne s'arrangeait pas avec les années... Dans ses bons jours, Yhme faisait ce qu'il lui demander : étudier, car le savoir est la clé de la réussite dans cette société. Avoir une place ne suffit pas, il faut savoir la conserver. On conserve sa place en connaissant les faits, en étudiant ce qui nous entoure. Ses préceptes étaient futiles aux yeux d'Yhme. Tout ça ne l'intéressait pas le moins du monde ! Ce qu'elle voulait, c'était découvrir le monde, les autres. Elle se fichait éperdument des livres, préférant de loin aller rencontrer les gens pour leurs poser des questions sur leur vie, leur métier, etc. Aller ainsi vers les autres lui permit aussi de comprendre la réalité de la société. L'adolescente ressentait une certaine compassion envers les citoyens qui trimaient comme des fous pour le Dôme. Elle était aussi affligée de voir la violence de certaines personnes et d'entendre les bruits de couloirs qui énonçaient la Crimson Brotherhood. Toute mention des groupes rebelles lui hérissait les poils. Pour Yhme, chaque jour qui avançait lui assurait une chose : elle voulait servir dans la milice, faire respecter les lois, s'assurer qu'elles soient les mêmes pour tout le monde et protéger la population des rebelles. Hors de question pour son père qui espérait voir sa fille marcher dans ses pas et reprendre les rennes lorsqu'il quitterait ce monde. Mais la froideur de leur relation et l'antipathie qu'il semblait cultiver à l'égard de son unique enfant eut raison de lui : au moins, elle reste dans un niveau acceptable, elle pourra évoluer dans cette branche et pourrait lui être utile... C'est ainsi qu'à quinze ans, Yhme rejoignit la caserne du dôme.


L'éducation militaire d'Yhme fut étonnamment remarquable ! Là où auparavant elle se serait évadée dans ses pensées, dissipée, contrariée ou aurait défié l'ordre, elle était respectueuse, obéissante, calme et concentrée. On ne pouvait pas la décrocher des entraînement ni lui reprocher le moindre faux pas. Elle était en formation avec d'autres jeunes gens, certains plus vieux qu'elle, aucun n'était plus jeune. Ce chemin l'éloigna complètement de son père que la demoiselle ne voyait que quelques fois par semaine. Tant qu'il lui versait assez d'indulgences pour vivre, Yhme ne voyait pas de raison d'aller l'importuner. Car oui, la jeune fille s'était fait une raison, avec la distance, de la froideur de son père à son égard. Peut-être que son visage ravivait des souvenirs de sa défunte mère, peut-être simplement qu'il n'avait vraiment pas le temps de lui témoigner de l'intérêt et encore moins de lui témoigner son affection, ou peut-être tout simplement qu'il ne savait pas comment faire tout cela... Bref, ce cas de conscience ne fut qu'une phase de l'adolescence d'Yhme qui préférait passer des soirées entières à s'entraîner qu'à se reposer avec ses camarades. Au début, ce n'était pas la recrue idéale : une fille, jeune, issu de la fine fleur du High Ground, avec plein d'idées, plein de rêves. La discipliner n'était pas toujours une chose naturelle. Mais le temps lui fit comprendre que pour être un bon élément, il fallait être bête et discipliné : alors la jeune fille se mit au pli sans broncher. Elle s'entraîna dur, très dur pour égaler les autres. Et en grandissant, la petite gamine gâtée passa devant les autres, jusqu'à obtenir son certificat avec les meilleurs résultats de la promotion. Un poste de milicien l'attendait dés la sortie. Yhme ne se préoccupa guère de ce qu'en pensait son paternel. Elle réalisa ses premières patrouilles, fit ses premiers rapports. Quelques mois après ses débuts, Yhme fut placée en partenariat avec Mikhaïl Domne, à cette époque aussi milicien. Au début, leur relation était strictement professionnelle : même dans leurs échanges, dans leurs enquêtes, ils se regardaient à peine, restaient concentrés sur leur mission.

La jeune femme voyait cet homme comme un mentor. Mais au fil des jours, ils s'acclimatèrent l'un à l'autre et il finit par devenir l'un de ses rares amis. Malgré cette proximité, Yhme parvenait à faire quelques enquêtes de son côté. Mikhaïl savait qu'elle traquait la Crimson Brotherhood et tous les clandestins ; il fallait voir sa tête lorsque son partenaire a adopté un bambin d'un couple d'immigrés qui défiaient les lois du dôme... Mais la petite Alina n'avait rien à voir là-dedans, alors Yhme passa vite l'éponge sur cette affaire, appréciant la fillette comme si elle était vraiment la fille de Mikhaïl. Ce que ce dernier ignorait, c'est que Leonova enquêtait aussi sur son père alors responsable du Livestock... C'était dangereux car interdit : d'une l'enquête n'était pas officielle, et de deux elle fouinait dans ses documents personnels. Yhme soupçonnait l'intrigante ascension de son paternel au fil des années. Pourquoi il était toujours silencieux lorsqu'elle voulait parler de sa mère et pourquoi il y avait toujours d'étranges personnes autour de lui. Dans les documents qu'Yhme ouvrit, il y avait des plans du bâtiments où sa mère est décédée, des listes de noms étranges reprenant des officiels du High Ground et de l'Animus Vox. Était-ce des collaborateurs de Middas ? Yhme remarqua que certaines de ces personnes étaient mortes de façon accidentelle ou disparues... Elle ignorait l'histoire, n'avait pas d'éléments pouvant lier ces personnes ni de réelle preuve qui impliquait son père, mais c'était pour Yhme une certitude : il était lié à ces disparitions, quelque chose n'était pas clair. A la fois effrayée de ce qu'il pouvait faire ou avoir fait puis désireuse que tout cela ait une explication claire et transparente, la milicienne alla trouver son père pour lui demander des explications. Sa mine froide naturelle devint noire. Aussi inexpressive que d'ordinaire, mais avec cette lueur inquiétante dans des yeux qui dénotait que la jeune femme n'était pas paranoïaque : Middas Leonov était lié à plusieurs affaires. Les rumeurs sur la mort de l'ancien responsable du livestock devenait plausible aux yeux de Leonova... Au vu de tout ce qu'elle avait trouvé, Yhme finit même par déduire qu'il était responsable de la mort de sa mère...


La conversation fut rapidement coupée par Middas. Son absence de justifications confortait Yhme dans ses allégations. Les yeux dans les yeux, il savait qu'elle avait compris. Sa fille savait qu'il avait compris. Alors que le responsable était persuadé du silence de sa progéniture, il ne tenta même pas d'arrondir les bords, la laissant à ses divagations et à sa peur. Car elle le craignait, Middas n'en doutait pas. Jamais elle n'oserait en parler. Sauf que Yhme commençait à questionner des personnes, à fouiner dans chaque enquête où le nom Leonov apparaissait. Elle éveillait des soupçons. Son père la faisait surveiller, mais rapidement Yhme s'en rendit compte. La jeune femme se laissa suivre, comme si quelque part elle attendait que son père se manifeste et comprenne qu'elle voulait des réponses sans pour autant vouloir lui faire de mal. Sauf que la seule réaction que cela amena fut l'ultimatum qui changea le cours de sa vie... Middas allait la destituer de son poste par un jeu d'influence. Son alternative ? Rejoindre l'ordre Animus Vox, ne plus faire de vaguer et ne plus chercher à connaître le pourquoi du comment, ne plus poser de questions, oublier toute cette affaire. Ce n'était pas une option que la jeune femme envisageait. Loin de là. « Peut-être préfères-tu l'exile ? Ou alors un jugement en bonne et due forme pour toutes les infractions que tu as commise en dépit de ton rang ? Milošević sera sûrement ravis de donner la sentence. » Bilàl Milošević n'était pas l'homme le plus fréquentable du dôme, les gens faisaient tout pour éviter de se frotter à lui. Mais Middas collaborait avec cet homme plus que professionnellement de ce qu'Yhme en savait... Bien qu'il ne s'occupait pas des affaires internes, il n'en restait pas moins apte à déclarer un jugement. Il donnerait la sentence que Middas désirerait ; il serait capable de prononcer la peine capitale envers sa propre fille tant son cœur était vide. Sans plus d'histoire, Yhme choisit l'exile. Ce n'était peut-être pas une vie, à l'extérieur, mais au moins elle survivrait et aurait ainsi une chance de découvrir des preuves sur les agissements de son père et du High Ground en général. Survivre assez longtemps pour comprendre ce qui se passe et rétablir l'ordre qu'on lui a inculquer à la caserne. Ces manigances, ces complots n'ont rien à faire dans le dôme où Yhme pensait avoir grandit.


Dans le plus grand des silences, Yhme quitta ses appartements, enleva les traces de son existence dans la maison familiale. Elle paya quelqu'un de confiance pour conserver ses biens dans un entrepôt reculé. Peut-être qu'un jour la jeune femme pourrait revenir... Cela semblait impossible. Que raconterait son père à ceux qui poseraient des questions sur le départ précipité de sa fille ? Cela rendait l'exilée curieuse. Comment s'en sortirait-il ? Encore des mensonges ? Encore des secrets ? Cette pensée lui donna un haut-le-cœur. Aucun mot, aucun au revoir à Mikhaïl et à ses amis. Middas avait arrangé le départ de sa progéniture sous l'œil insistant de quelques hommes de main. Lui n'assista pas à l'ouverture des portes en cette nuit. Le cœur d'Yhme palpitait. Un mélange de peur et de curiosité. Le monde extérieur... Elle l'avait déjà vu durant les expéditions organisées. Mais on ne voit pas vraiment le monde comme il est lors de ces ouvertures du dôme. L'aventure n'était pas une chose à laquelle Yhme aurait songé d'elle-même. Les histoires, la jeune femme aimait les entendre. Les vivre... pourquoi pas ? Son quotidien à la milice était assez riche en action pour que la question ne se soit pas posée et les craintes de son partenaire vis-à-vis de l'extérieur n'a jamais laissé considérer l'option d'y aller de son propre chef. Sortir et vivre ou rester et mourir ? L'hésitation se fit ressentir quelques brèves secondes. Mais Yhme ne tarda pas à franchir le seuil du dôme. Aucun regard en arrière, prenant son courage à deux mains pour quitter ce qu'elle a toujours connu.

Un sac aux allure de kit de survie, des vêtements dignes des hivers les plus rudes et une écharpe chaude. La jeune femme ignorait tout des dangers qui l'attendaient et se tenait prête à palier à tout ce qui pouvait lui arriver. Dans son esprit, survivre à l'extérieur du dôme allait être l'épreuve la plus difficile de sa vie. Marchant, s'éloignant du dôme, Yhme passa ses premiers jours en ermite, sans rencontrer la moindre âme vivante. Cela lui filait une angoisse terrible. Ce sentiment et cette crainte permanentes étaient-ils la cause de son mal aise ? Car rapidement, elle remarqua que respirer lui faisait mal, que la marche l'épuisait de trop. L'air... cet air était si toxique... son organisme n'était pas habitué, elle n'avait connu que le bon oxygène filtré du dôme. Son entraînement militaire n'avait fait que la rendre un peu plus résistante, mais l'endurance n'était qu'illusoire quand l'exilée vint à être à bout de forces... Un point d'eau. Était-ce réel ? La demoiselle s'approcha du petit lac et se pencha pour remplir sa gourde. Avant d'avoir touché l'eau, quelqu'un derrière elle plaça une lame sur sa nuque. Bien trop épuisée pour opposer une quelconque résistance, le souffle en peine. L'importun lui ordonna se retourner et pris son sac. « Cette eau est empoisonnée. » Déclara l'homme qui se dressé face à Yhme. Cet avertissement notait qu'au moins il n'avait pas envie de la tuer. Un bon point, mais pas assez pour rassurer la demoiselle qui n'était clairement pas en état de se défendre. Quand le voleur s'en alla, Yhme se laissa tomber sur le sol, ses paupières tombant et ses muscles incapables de tenir plus longtemps.


Lorsque l'exilée ouvrit à nouveau ses yeux, elle se retrouvait sur un lit en toile. L'air était frais et humide. Un halo tamisé provenant d'une porte éclairait fébrilement l'endroit : une pièce aux murs de métal à l'ameublement rudimentaire et austère. Un repère militaire ? Yhme se redressa sur le lit et remarqua qu'elle avait un masque sur le nez et la bouche. Elle n'avait plus cette douleur à la poitrine à chaque respiration. Retirant le masque, la jeune femme se leva pour sortir et comprendre où elle était. Après avoir écopé d'un vertige, il lui fallut seulement cinq petites foulées pour atteindre la porte. Ce n'était pas verrouillé, un soulagement. Un couloir étroit donnait vue sur plusieurs portes métalliques. Avant d'en choisir une, celle qui était la plus proche s'ouvrit sur un homme. « On pensait que tu ne te réveillerais jamais », déclara un homme grand aux cheveux et yeux clairs. « Comment t'appelles-tu ? » Fronçant les sourcils, redressant ses neurones afin de trouver des réponses à ses questions avant de répondre à celles des autres, elle garda un court silence. Penchant la tête vers la salle qui s'était ouverte, la demoiselle vit l'homme qui lui avait voler son sac tantôt. Sans réfléchir, elle força le passage entre l'interlocuteur et l'encadrement de la porte pour arriver à la hauteur du scélérat. « Où sont mes affaires ? » Demanda l'exilée en tenant l'homme par le col. Son regard était menaçant alors que sa proie portait presque un sourire. Sa vue se troubla, elle n'avait pas toute sa tête et ne comprenait pas ce qui se passait. « Calme-toi. Rick a remis ton sac dans la chambre où tu t'es réveillée. Si on t'avait voulu le moindre mal on n'aurait pas attendu ce moment alors lâche-le et assis-toi avant de tomber. » Le moralisateur était encore dans l'encadrement de la porte, adossé à celui-ci. Yhme s'exécuta. Il y avait une grande table dans la pièce, entourée de chaises dépareillées, certaines à moitié cassées. Plusieurs personnes étaient présentent. Pas que des hommes. Pas que des adultes. L'orateur se présenta sous le nom de Nils Avstånd, chef des Black Rowdies.

Les Black Rowdies étaient - sont - un groupe de personnes assez marginales. Certains étaient à moitié rasés, d'autres avaient des peintures de guerre, certains avaient des vêtements rapiécés comme on en voit au dôme, d'autres des mélanges de fourrures et de clous. C'était un mélange de styles et d'ethnies. Ce genre de groupe ne passerait jamais les portes du dôme, pensait Yhme. Cette pensée l'étonna. Mais elle comprit une chose : s'ils n'étaient pas aptes à vivre au dôme, c'est qu'ils n'étaient pas des personnes que l'on pouvait transformer en pantins. On ne peut pas les contrôler : leurs physiques en sont la preuve suffisante ; ils ne suivent pas de codes instaurés par des gouvernements pernicieux, ne sont pas trompés par les jeux de pouvoir et d'influence. Rapidement, Yhme comprit que le seul pouvoir qui existait dans ce groupe était celui du mérite. Bien que Nils avait pris la jeune femme sous son aile, celle-ci observait aussi les autres. Certains étaient loin d'être amicaux, mais elle se fit une place parmi eux. Ce fut compliqué car au début, ils la sous-estimaient tous. Pour eux, elle n'était qu'une gamine éjectée du dôme. La seule personne à qui elle avait parlé de sa vie au sein de celui-ci, c'était Nils. Ce dernier lui avait vivement recommandé de ne pas en parler aux autres, de les laisser parler et ainsi, le jour venu, elle pourrait leur montrer sa vraie valeur et clouer leur bec à jamais. Ses premières missions, Yhme les fit avec lui. Ils s'entendaient bien. Les autres disaient que Nils était trop dur, froid, trop renfermé. Mais l'exilée voyait dans ses yeux quelque chose de familier : cette lueur d'émerveillement. Lorsqu'il l'entraîner à chasser, à pister, s'orienter, à construire des armes et d'autres choses encore, il la regardait presque avec un air rêveur. Cela lui donna envie de parler avec lui, d'apprendre à le connaître. Yhme n'apprit pas grand chose de son passé, mais ils y gagnèrent une certaine complicité. Une connexion entre les deux personnes, bien qu'elles ne se connaissaient pas si bien que cela, se créa et lia des sentiments plus intimes.


Les premières missions d'Yhme se composaient essentiellement de chasse et d'exploration. À chaque fois que cela impliquait d'autres camps, Nils l'évinçait du tableau, ce qu'elle ne comprenait pas... Jusqu'à ce qu'un groupe ennemi ne vienne à poser de réels problèmes. Les Black Rowdies devaient agir avant que les autres ne viennent les cueillir. « Laisse-moi venir, c'est stupide, vous avez besoin de tout le monde ! » Clamait l'exilée qui voulait se battre pour son groupe. « Hors de question, c'est trop risqué. Et puis il nous faut quelqu'un pour surveiller la planque. » Protestait Nils. « Haha tu ne vas pas m'avoir si facilement ; je suis l'une des vôtres maintenant, j'ai le droit de me battre pour vous, pour nôtre cause. Je ne resterai pas derrière cette fois. » Pas le temps de tergiverser ni de débattre. Le leader prit la route avec ses meilleurs éléments et Yhme faisait partie malgré lui du raid. Une fois sur place, les Black Rowdies s'éparpillèrent pour faire un guet-apens à leurs adversaires. Un petit groupe, peut-être un peu plus nombreux qu'eux. Leur campement n'était pas très évolué. Il y avait essentiellement des hommes. Au loin on pouvait voir d'une tente sortir une femme avec la main d'un petit garçon dans la sienne. Yhme fronça les sourcils, craignant pour la vie de l'enfant. Son ventre se tordit et elle faillit vomir. Ce n'était pas le bon moment pour faire des sentiments, s'efforça de se persuader l'exilée. Une grande inspiration et son regard se reporta sur le maître d'orchestre de l'opération. Lorsqu'il lança l'assaut, les Black Rowdies prirent en tenaille le camp et pénétrèrent ce dernier. Les lames émoussées aiguisées avec les moyens du bord s'entrechoquaient avec les barres à mines à moitié rouillées. Un peu reculée, Yhme tendait la corde de son arc rafistolé et décocha une flèche fait maison sans plus de réflexion sur l'un des hommes qui s'en prenait à un de ses camarades. Cela lui procura une montée d'adrénaline intense ; le corps qui tombait au sol, hurlant de douleur. Celui qu'elle avait aidé mit fin aux souffrances de la victime avant de lancer un clin d'œil à Yhme. Un hochement de tête forcé. L'important ici n'était qu'elle ait aidé ce Black Rowdie, mais que l'exilée venait de tuer pour la première fois un être humain... À la fin de l'assaut, il ne restait qu'une petite poignée de personnes. Des hommes pleurant, un enfant et deux femmes. Le cœur d'Yhme se tordait. Même l'esprit embrumé par les morts qu'elle venait de causer, Leonova ne pouvait s'empêcher de redouter ce qui allait arriver à ces personnes... « Partez. Si vous recroiser notre chemin, on sera sûrement moins cléments. » Annonça Nils. Un soupir de soulagement de la part de la jeune femme. Mais elle n'était pas dupe, un échange de regards entre elle et le leader suffit à tout dire ; Yhme comprenait pourquoi il avait voulu la tenir à l'écart de tout ça. Elle était prête, assez forte, mais cela avait brisé quelque chose au fond de son être, quelque chose qui ne pouvait pas revenir : l'innocence.

Il n'y eut aucune discussion sur ce qui s'était passé. Un debriefing tout ce qu'il y avait de plus banal autour de la grande table puis chacun reprit son train train quotidien. De simples « ça va ? » de la part de Nils, mais que des mensonges de la part d'Yhme « oui bien sûr, ça va très bien ». Les nuits qui suivirent furent courtes. Très courtes. D'autres missions de ce genre furent menées et où l'exilée participa. Elle se disait que peut-être sa présence apportait chez Nils une certaine pitié pour ceux d'en face... Il ne fut pas tout le temps aussi compatissant, mais quelques vies étaient épargnées. Plus pour laisser courir des rumeurs sur leur cruauté pour que les autres camps ne viennent pas leur chercher des noises, mais au moins certains avaient la vie sauve. Malgré ça, Yhme ne pouvait pas se détacher de lui. Cela lui prit du temps... Jusqu'à ce que ses nuits se raccourcissent à un tel point qu'elle en devenait insomniaque. Comme si les morts que l'exilée avait causé venaient la hanter. Il lui arriva même de croire entendre la voix de sa mère lui témoigner son mécontentement, lui reprocher d'amener ces âmes trop tôt dans l'ombre. Pourtant, Yhme n'avait, en souvenir de sa mètre qu'un pendentif serti d'une citrine censé représenter un soleil comme ils le symbolisaient dans l'autre monde. Il était abîmé, mais pas plus que les souvenirs que la jeune femme avait de celle qui l'avait fait naître... Son visage, la couleur de ses cheveux, la chaleur de sa peau, cela ne lui inspirait qu'un vide glacé. Cela ne pouvait plus durer. Des mois s'étaient écoulés, Yhme finit par prendre son courage à deux mains : une nuit elle rassembla ses affaires puis quitta le bunker qui leur servait d'abri. C'était une place bien confortable qu'elle quittait. Mais l'exilée préférait retourner dans l'errance que de continuer à perpétrer ces malheurs... Yhme avait bien plus peur pour son âme que pour sa vie ; comme si à trop être à l'extérieur elle en avait oublié le dôme, celui en qui la jeune femme a toujours cru auparavant, pour croire à des superstitions et des cultes païens qui murmuraient l'existence du Dieu de l'ancien monde. Cela sonnait tellement comme une absurdité aux oreilles d'Yhme... et pourtant avec les mauvais rêves qu'elle faisait, l'exilée ne pouvait nier qu'elle commençait à accorder à ces croyances quelques crédits. Il y aurait des représailles. L'ancienne Black Rowdies en était totalement consciente : elle savait où se trouvait la planque, combien de gens faisaient partie du groupe, leurs forces, leurs faiblesses, Yhme avait conscience qu'elle représentait désormais une menace à leurs yeux. Cela ne la fit pas reculer. Au contraire. L'exilée avait bien apprit, elle savait se cacher, perdre ceux qui tentaient de la traquer. Après tout, ils l'avaient eux-mêmes entraînés. Combinant à cela son entraînement à la milice, Yhme était aussi insaisissable que de la fumée.


Une semaine durant, Yhme ne fermait qu'à peine les yeux, préoccupée par les hommes de Nils qui devaient la traquer. Sa route la rapprochait du dôme, chose qu'elle ne voulait pas particulièrement. Mais lorsqu'elle était encore dans ce dernier, la jeune femme entendait souvent parler d'un camp non loin de lui qui regorgeait de réfugiés, d'exilés ou de wastelanders en quête d'un ticket d'entrée pour l'arche métallique. Sachant qu'il était très difficile de survivre seul à l'extérieur, Yhme n'avait pas beaucoup d'autre alternative... Soit ça, soit partir encore plus loin dans des zones dont elle ignorait tout. Si ce camp existait, il pourrait la protéger des Black Rowdies et lui assurer une vie moins fragile que celle qu'elle était en train d'expérimenter. Cette sensation de toujours être pourchassée commençait à la rendre malade. Bien qu'elle soit prudente, il y avait toujours un risque de se faire prendre. Ce qui ne tarda d'ailleurs pas à arriver... Une petite grotte abritait une petite source d'eau clair. Nils se trouvait là avec deux autres hommes. Ces deux derniers étaient enfoncés dans l'édifice naturel quand le leader reconnu la silhouette d'Yhme. Elle s'éloigna de l'endroit et il la suivit, rattrapant de peu la jeune femme qui la regarda alors d'un air à la fois défiant et effrayé. La peur était un moteur pour l'exilée, il ne l'aurait pas si facilement. Nils la tenait fermement contre les rochers tranchant de la falaise où la grotte était creusée. Ses yeux la scrutaient comme s'ils l'interrogeaient à sa place. Mais il dût se résoudre à s'exprimer par des mots : « je t'avais pourtant prévenu », dit-il en pensait aux multiples refus de la voir partir en raid avec eux. Il redoutait qu'une ex-citoyenne du dôme ne pouvait pas supporter le poids des morts sur la conscience. En un sens, il se trompait. Le père Leonov avait des morts sur la conscience. À cette pensée, regardant Nils, ce qu'elle éprouvait pour lui et ce qu'elle avait forcé en les quittant : il devait la tuer, ils ne laissent pas les fuyards en vie, ceux qui en savent trop sur eux. Sur l'instant, voyant dans le regard de l'homme cette étoile qui ne voulait pas en venir à la tuer ou à lui faire le moindre mal, Yhme regrettait de ne pas être comme son père... Pouvoir vivre avec du sang sur les mains aussi facilement... D'un autre côté, cela la rassurait, elle n'était pas un monstre comme Middas. Pour cela, l'exilée sacrifiait celui qu'elle aimait, non sans hésitation, mais avec le ferme sentiment de faire le bon choix. Le visage de Nils se crispait, il inspira profondément et ferma les yeux. Le leader la lâcha et lui tourna les talents. Une vague de chaleur emplit Yhme qui était rassurée : il n'allait pas la tuer, pas aujourd'hui. Nils lui laissait une chance de s'en aller. Chance qu'elle saisit sans se poser de question.

Dans sa course, des larmes perlaient sur ses joues. De la colère, de la tristesse, la descente de l'adrénaline et l'expression de ses peurs, Yhme dû s'arrêter, criant ces sentiments qui la perturbaient. La fatigue l'empêchait de garder son esprit focalisé mais l'exilée ne pouvait se permettre de se reposer tant qu'elle n'avait pas atteint le camp. Il existait, c'était une certitude, il avait intérêt à exister. Quelques heures encore à vagabonder dans les forêts et voilà qu'elle atteignait le plateau. Le camp était visible de loin. C'était bien plus grand que tout ce que la fugitive avait imaginé ! Sans plus attendre, elle parcourut la distance qui la séparait du camp. Une fois aux portes de celui-ci, Yhme eut un comité d'accueil assez méfiant. Les gardes à l'entrée lui posèrent des questions sur sa provenance. Préférant ne pas s'étendre sur le sujet, Yhme énonça simplement son départ du dôme. Cela intrigua les gardes qui semblait ne pas croire un mot de ce qu'elle disait. C'est qu'après tout ces mois passés à l'extérieur, Yhme n'avait plus l'allure de la petite High Ground optimiste et innocente... Cette dernière demanda à voir Charles Leroy. Elle avait entendu beaucoup de bruit à l'intérieur du dôme concernant cet homme. Les plus renseignés savaient qu'il était un guide pour les wastelanders. Yhme savait simplement qu'il avait vécu au dôme et qu'aujourd'hui, il était dans ce camp. Au début, elle ne croyait pas vraiment à cette histoire ; pour elle et comme pour tant d'autres, tous les wastelanders étaient plus ou moins des sauvageons incapables de s'organiser aussi proprement qu'à Shanty Way, de suivre une personne comme Charles Leroy, d'organiser une véritable vie en communauté, de créer une sorte de ville. Mais Yhme était bien heureuse que ce qu'elle pensait n'être que des ragots s'avéraient être vrais. Plus qu'à espérer que Charles Leroy soit toujours en vie... Ce qui était le cas. Les gardes se regardèrent puis la jaugèrent une dernière fois avant d'accepter de la faire entrer. « Très bien, suis-moi » déclara l'un d'eux. Yhme était subjuguée par le camp. Il y avait plus de monde qu'elle ne le pensait. Tous semblaient avoir leur place et leur utilité. Comme s'ils faisaient partie d'un maillage incassable. Dés lors que la jeune femme fut devant Leroy, elle demanda au garde s'il pouvait les laisser seuls. Cela semblait impensable pour l'homme qui restait méfiant, mais Charles lui adressa un geste qui le résigna à quitter l'abri. Le doyen du camp invita Yhme à s'asseoir et alors elle commença à lui raconter ce qui lui était arrivé, les raisons de son départ du dôme et insista sur le fait qu'elle ne voulait pas que cette conversation ne quitte ces murs. Charles Leroy sembla comprendre Leonova plus qu'elle n'aurait pu le penser...


Rejoindre ce camp fut un véritable soulagement pour Yhme ; finit la course, finit de fuir, ici elle pourrait enfin être tranquille. Mais être admise ne voulait pas dire être acceptée... C'était là une toute autre bataille à mener. Les gens savaient qu'elle venait du dôme, une ancienne milicienne qui plus est. Dans la communauté il y avaient plus d'esprits rebelles que de combattants de l'ordre établi. Il fallait être sûr d'une chose : Yhme ne défendait pas les personnes qui faisaient les lois, elle défendait le peuple pour qu'il ait accès au même traitement que les plus hauts placés, même si la jeune femme ne pouvait pas leur donner tout ce que le High Ground avait. De sa petite échelle, l'exilée avait tenté d'améliorer un peu la vie au dôme d'une certaine façon. Il ne fallait pas nier qu'elle détester la Crimson Brotherhood et ses partisans qu'ils soient officiels ou non et que les délits étaient plus commis dans les rangs des immigrés et des citoyens que dans ceux de l'Animus Vox ou du High Ground. Ce n'était pas tellement de son ressort ça. Du coup plusieurs personnes au camp la regardaient de travers ou ne déniaient même pas lui adresser la parole, seulement des regardes assez bavards pour que la demoiselle comprenne leurs pensées à son égard. Heureusement, elle n'avait pas que des détracteurs. Tyler Madsen n'est pas l'homme le plus respectable au monde, très influençable par Charles qu'il semble respecter comme un souverain, pour Yhme il manque un peu de discernement. Mais la jeune femme a confiance en leur guide, le doyen du camp ne ferait rien qui puisse mettre en danger Tyler. Même si les courses de ce dernier sont risquées, pour l'exilée une chose est sûre : Charles connaît un moyen de faire en sorte qu'il s'en sorte toujours indemne. L'homme a des relations au dôme, il protégera ses ouailles du système intransigeant de l'arche métallique. La personne avec qui Yhme faisait ses explorations n'était cependant pas Tyler. Bien trop occupé part les affaires que lui donnaient Charles. Non, elle travaillait avec Sven Harper. Harper est un nom qu'Yhme a apprit à détester bien avant d'être reconduite à la sortie du dôme. Sa lignée est inscrite dans l'histoire de celui-ci : une famille de rebelles, de terroristes, d'assassins. Même s'il semble que Middas ait plus de sang sur les mains que la Crimson Brotherhood qui ne serait qu'un instrument parmi tant d'autres de la tour du High Ground, l'exilée ne peut s'empêcher de croire à une responsabilité de la fraternité pourpre dans la mort de sa mère. Cet incendie, survenu étrangement alors que la population était en surnombre, était d'origine volontaire et l'enquête avait établi que la responsabilité incombait à un groupe d'irréductibles rebelles. Bien qu'elle sache que Sven n'a pas directement de lien avec cet attentat, Yhme ne peut s'empêcher de ressentir ce pincement au cœur à chaque fois qu'elle doit patrouiller avec lui, comme une lame de rasoir qui la transpercerait. Ils n'ont jamais vraiment parlé de cette histoire. Yhme n'est pas des plus bavardes concernant sa vie d'avant et lui non plus. Le jeune homme semble autant désirer oublier le passé que Leonova veut taire le sien. Mais il n'est pas dupe et connaît bien la réputation du patronyme de sa coéquipière... Middas est probablement le plus controversé des hommes politiques du dôme et ce depuis longtemps. Rien que son nom fait trembler des genoux ou au encore ravive des colères. Les missions des deux jeunes gens se passent donc souvent dans le silence, la concentration.

Malgré leurs pics et leurs différents tacites, ils sont tout deux de bons éléments qui se coordonnent assez bien. Étrangement complémentaires et efficaces, sur le terrain ils se font confiance, étonnement. Chacun couvre les arrière de l'autre. Ils n'ajoutent pas d'huile sur leur feu et c'est tant mieux. Cela ne veut pas pour autant dire qu'ils ouvrent une quelconque discussion. Mais au moins les deux éclaireurs ont un terrain d'entente sur lequel se retrouver le temps d'une mission. Ce partenariat oblige une certaine confiance, il a aussi obligé une certaine confidence. Peut-être est-ce une bonne chose, peut-être pas. Alors qu'ils vadrouillaient dans les environs, ils trouvèrent un petit groupe qui avait établit un campement à la lisière d'une forêt. Alors que les deux wastelanders s'approchèrent, ils virent que ces personnes n'avaient pas l'air hostiles, ni même de quoi se défendre de toute façon. Les visages de ces vagabonds étaient familiers à Yhme qui resta en retrait. Sven s'avança, amorçant la discussion. Mais le regard d'un petit garçon restait fixé sur la jeune femme. Les yeux emplis de terreur et de haine. Dans ce visage doux couvert de poussière, cela faisait peine à voir. Gênée par ce regard, Yhme tenta de feindre l'indifférence. Cependant Sven remarqua l'atmosphère tendue et glaciale qui s'était posée sur l'échange. Le groupe refusait la proposition du jeune homme qui était de rejoindre le campement de réfugiés près du dôme. Sur le chemin du retour, Sven demanda une explication pour ce froid tangible qui émanait d'Yhme. « J'en sais rien, je fais sûrement peur aux gamins. » Un soupir, comme si Sven s'attendait à de meilleures excuses de la part de sa collègue. Le lendemain, ils virent le groupe arriver au camp, sauf qu'il ne restait qu'un homme portant à bout de force le garçon blessé. Leur campement avait été attaqué par des bandits. Tous les autres membres du groupe étaient morts. Le garçon fut amené au centre de soin et Yhme le suivit, prête à tout pour l'aider. Une escouade était montée pour aller chasser les agresseurs. Sven alla trouver Yhme mais quand il vit la guérisseuse tenant son bras pour lui prélever du sang afin de le donner au garçon, l'éclaireur compris qu'elle n'irait pas avec eux tant que l'enfant ne serait pas soigné. Il n'insista pas. La femme qui s'occupait des soins du garçon demanda approbation de l'exilée avant de procéder à la transfusion. « Au dôme on m'a dit que mon sang pouvait être donné à n'importe qui, allez-y ne vous en faites pas » persévéra Yhme. La guérisseuse procéda sans plus de ménagement. Mais cela ne suffit pas. Alors qu'un mieux se faisait sentir chez le garçon, dans la semaine il décéda... « Ce n'est pas votre faute, l'une de ses blessures était infectée, tout le sang du monde n'aurait pas suffit à le sauver. » Pourtant Yhme était persuadée que ça l'était... Si auparavant elle avait empêché les Black Rowdies d'attaquer son camp il aurait été en sécurité, si elle n'avait pas été là la veille de leur attaque ils seraient sûrement venus à Shanty Way, c'était de sa faute. Indirectement mais indéniablement.


Les jours s'étaient écoulés depuis la mort du garçon. Le groupe de bandits avait été rattrapé et éliminé après un violent échange qui coûta la vie de combattants du camp. Une fois les corps brûlés, les mots funèbres prononcés, Sven demanda les explications qu'il méritait à Yhme. C'est alors que pour la seconde fois elle allait confier son passé. Cela n'allait pas améliorer sa relation avec son coéquipier, mais au moins il la lâcherait avec ses questions. L'exilée fut surpris par le silence de son partenaire, mais aussi satisfaite. Plus de questions, le doux calme de l'indifférence allait reprendre ses droits. Les jours passèrent sans grands drames. Il semblait ne pas avoir eut goût de délivrer le secret d'Yhme aux autres. Peut-être en avait-il touché deux mots à Charles, mais le doyen était déjà au courant de toute l'histoire alors pas de quoi l'étonner. C'était peut-être lui d'ailleurs qui avait dissuadé Sven de chercher à porter atteinte à la jeune femme en parlant de son passé avec Black Rowdies à tout le monde. Peut-être pas. Mais seul les faits importaient : tout était plus ou moins redevenu comme avant, il n'en fallait pas plus à Yhme. Dans tous les cas, rapidement une autre mascarade allait bientôt faire oublier à tout le monde le drame du campement de la lisière : le Dôme avait ouvert ses portes. Sous le regard vif des deux patrouilleurs, des véhicules - aussi détériorés que des reliques antiques - sortaient en cortège vers les landes de l'extérieur. Après de longues minutes à observer la scène, ils finirent par détaler pour prévenir le camp de l'arrivée du dôme sur leurs terres. Que préparait le Dôme ? Qu'allait-il se passer quand les wastelanders et les habitants du dôme se rencontreraient ? Yhme avait un nœud au ventre, partagée de sentiments qui la dépassaient. Elle s'inquiétait de revoir des visages et d'en perdre d'autres qui iraient tenter leur chance dans les rouages de l'arche mystérieuse et idyllique, Leonova avait peur pour les siens autant qu'elle avait peur pour les gens du dôme. A qui appartenait-elle vraiment ? Son cœur était dans le Dôme, mais son âme appartenait dorénavant à l'extérieur. Un partage qui allait être éprouvé avec cette ouverture soudaine et inattendue de l'arche.


Behind the Character
Kau, #Saom, xv
IRL j'ai 22 ans. Je suis là dés que je peux, probablement 6/7 jours par semaine. J'ai connu After Us grâce à Judas et aux longues heures de travail faites dessus x) et j'utilise Marie Avgeropoulos comme avatar.

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