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 Ora pro nobis – Sveyta Màcovers

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MessageSujet: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptyLun 12 Jan - 23:19

Les enterrements et les mariages, c’est ce qu’il y a de plus divertissant dans la vie d’un prêtre.

Cela faisait deux semaines que j’attendais l’une ou l’autre occasion pour changer mon quotidien si fade, si morne. Et enfin quelqu'un est mort ! Pas n’importe qui, de surcroit, une personne de la haute société. Cela promet du beau monde pour ce soir, beaucoup de beau monde… Ce n’est pas une première, pour moi, de célébrer un rassemblement d'High Grounds, mais c’est rare – tout le monde s’arrache le poste. Deux explications : d’un côté, une bonne partie des invités ont tendance à glisser une poignée d’indulgences dans la bourse du célébrant ; de l’autre, c’est un bon moyen de se faire des amis haut placés. Donc d’évoluer.

Devant le miroir, j’arrange ma tenue. Il est essentiel que je sois présentable pour faire bonne impression, aussi ai-je revêtu ma plus belle bure. Dans le secret de mon cœur, je me fantasme en évêque. Plus belle situation, plus de prestance, plus d’influence… Certes, moins de contact avec le client, mais bon, on n’a pas tout ce qu’on veut. Des années que je me maudis d’avoir choisi d’être prêtre ! Mais à dix-sept ans, j’ai simplement pris la voie qui semblait le plus me correspondre. Je ne pouvais pas voir plus loin que l’année suivante, et peut-être l’année d’après. Jamais je n’aurais pu m’imaginer, à quarante-deux ans, frustré de n’être pas plus important.

J’exerce ma voix, je relis mon discours, je vérifie que tout soit bien en ordre dans la cathédrale. Rien ne doit être laissé au hasard. C’est déjà incroyable d’avoir un lieu couvert pour un enterrement – peu de gens ont les moyens d’en acheter ou louer un assez grand pour ne rien risquer lors de l’embrasement – mais alors le grand temple… Je n’ose imaginer l’argent et le pouvoir dont doivent ruisseler ces personnes-là.

Et puis, enfin, c’est le grand moment. J’entends les gens qui se rassemblent, chuchotent, piétinent. S’installent. Je les fais mariner quelques minutes. Quand la rumeur enfle (« Où est le prêtre ? Il devrait déjà être là ! Quelle heure est-il ? Comment ? Dix minutes de retard ? »), je fais mon entrée, le brandon à la main. Je marche lentement au milieu d'eux, le droit droit, la tête haute, et je ne les regarde pas, pas encore. Ce n’est qu’en arrivant à ma place que je balaye l’assistance. Mes yeux effleurent des cheveux grisonnants, des tenues fort riches, des expressions faussement pieuses ou faussement chagrinées... Tout un ramassis de lâches et d'hypocrites – comme moi.

Mon regard se fige. Au troisième rang, une femme, belle comme l’amour. Ses cheveux blonds sont courts et encadrent son visage. Ses yeux sont d’un bleu perçant, sa peau est lisse, parfaite, mais elle ne semble pas très jeune. Qui est-elle ? Je devine que son corps est à l'image de son visage, mais j'ai bien envie de vérifier quand même... Je poursuis mon balayage en laissant le sujet en suspens. Plus tard… Et j’entame mon discours. Il y a peu de variations d’une cérémonie à l’autre : on nomme le mort, on le confie au Dôme, on loue la bonté et la force de notre dieu et on met le feu. Tout est dans la manière de dire plus que dans les mots, et je mets toute mon âme à transmettre un sentiment de grandeur à mes moutons.

Je lève le brandon bien haut pour que tout le monde le voie, puis je l’abaisse et il effleure la paille. Rapidement, elle s’enflamme et le corps devient indiscernable. L’attention de la foule est concentrée sur le feu, aussi j’en profite pour jeter un coup d’œil à la blonde si désirable. Son expression est indéchiffrable : peut-être qu’elle s’ennuie, peut-être qu’elle pense à autre chose ou qu’elle attend, simplement. Elle n’a pas l’air endeuillée, donc elle n’était pas proche du mort. Fugitivement, je me vois la posséder dans l'arrière-salle, la dénuder, poser mes mains impies sur sa peau, souiller sa bouche de ma langue... Au vu de sa beauté, l'avoir serait un réconfort d'une rare intensité.

À ses côtés se tient un vieil homme. Son père ? Si c’est le cas, elle ne tient pas de lui. Rien de lui, en fait. Peut-être est-ce un oncle ? Un grand-père ? Une âme perdue dont elle s'occupe par pure charité ? Non, me dis-je, ce n'est pas le genre de femme à faire la charité. Elle a quelque chose de dur dans le regard, de ferme dans la ligne de la mâchoire. Quelque chose qui me fait dire qu'elle n'hésiterait pas à écraser ses proches si cela s'avérait nécessaire.

C’est alors que le vieil homme en question pose sa main sur son genou en un geste très familier. L'étonnement me saisit. Intéressant… C'est son mari qui est assis à côté d'elle, non son père. J'ai presque envie d'éclater de rire tellement ils sont grotesques ensemble. Comme un chat avec un porc. Combien a-t-il payé pour l'avoir ? Sûrement plus que toutes ses charges annuelles.

Je me désintéresse d'eux pour mettre fin à la cérémonie et sortir de la cathédrale. Tout en remontant l'allée principale (un document ancien m'a permis de savoir qu'on appelait ça la nef), je marche avec lenteur, levant le brandon comme un étendard. La foule se rallie à moi et nous sortons ensemble, moi pour être félicité, eux pour me louer.
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MessageSujet: Re: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptyMar 13 Jan - 19:09


Ora pro Nobis
R.I.P.

C'était à l'époque où Gaël était encore en pleine possession de ses moyen, où, sournoisement, le poison se glissait lentement dans ses veines pour bloquer lentement ses muscles, petit à petit. Sveyta savait que ce n'était qu'une question de temps et elle était prête à patienter encore une année s'il le fallait. Elle avait eu ce qu'elle voulait, du savoir, une vie meilleure et de quoi assouvir ses plus folles envies. Mais aujourd'hui, malgré le soleil puissant qui régnait dans le ciel, il fallait mettre une tenue de circonstance. La jeune femme observait deux robes différentes. L'une assez sage, ne dévoilant presque rien mais suggérant tout ou une autre, décolletée, longue et fendue jusque mi-cuisse. La dame aimait provoquer, elle avait conscience de sa beauté et savait parfaitement l'utiliser correctement pour ses envies et désirs personnels. Finalement ça serait la robe noire sage arrivant au dessus du genou. Cintrée, elle mettait sa poitrine, son fessier et son ventre en valeur. Indéniablement, la scientifique était très bien foutue.

Elle enfila des dessous noirs à dentelles rouge carmin, des jartelles et des bas de même couleurs puis sa fameuse robe. Son mari sifflotait dans la salle d'eau, se pomponnant comme s'il allait à un grand pot pour une quelconque promotion mais il s'agissait simplement d'un enterrement. Un confrère scientifique pour tout dire. Sveyta le connaissait à peine mais il s'agissait surtout d'impressionner. Alors, elle allait faire honneur à son nouveau rang. La robe enfilée, elle se coiffa, domptant habillement ses cheveux blonds comme les blés et elle se maquilla, chose extrêmement rare dans le dôme, même pour la haute société. Elle mit un trait noir fait au charbon sur ses yeux et un mélange de pigments d'un rouge foncé qu'elle mit sur sa bouche généreuse. Enfin prête, son mari la rejoignit et l'admira un instant. Parfois Sveyta avait mal au cœur de le voir si aimant alors qu'elle ne ressentait rien pour cet homme qui lui avait tout donné sans le savoir. Son âme, elle était prise depuis ses cinq ans par ce garçon aux idées révolutionnaires totalement folles. Dommage qu'il l'ai abandonné pour faire sa révolution. Elle soupira, déposa un léger baiser sur ses lèvres qui se changèrent en un sourire d'admiration, 'Tu es parfaite'. Pauvre Gaël...

Ils marchèrent jusqu'au grand Temple. Cette famille devait être pire que riche pour réussir à louer un tel endroit de prestige. Elle soupira, que d'argent gâchés pour un homme qui n'en profiterait pas vu qu'il était partit. Fut un temps, la scientifique aurait voulu donner les indulgents pour les immigrants mais maintenant, elle était plutôt en train de penser aux recherches qu'elle aurait pu faire avec. Tout le monde change, surtout les êtres blessés comme elle. Tenant son époux par le bras, elle entra dans le bâtiment sans montrer le moindre signe de tristesse contrairement à la plupart des hypocrites présents. Sveyta n'était là que pour son époux – donc indirectement pour elle – et elle se fichait bien de paraître si éplorée ou non. Ils allèrent s'asseoir au troisième rang, signe de leur appartenance à la catégorie « travail ». La jeune femme s'installa, croisant les jambes et elle attendit, fixant sans ciller l'hôtel et le corps présent devant la foule. Au bout d'une dizaine de minutes, les gens commencèrent à s'impatienter mais pas Sveyta. Toujours occupée à regarder le corps, elle ne remarqua qu'avec un temps de retard, le prête des Animus rentrer pour faire son show. Elle ne voyait pas d'autre mots pour décrire cela. La belle soupira profondément et porta son attention sur cet être vivant qui s'agitait. Il avait une belle ossature et semblait solide. Son cœur devait être puissant et sportif. Indépendamment de cela, il était plutôt beau, la scientifique devait bien l'avouer.

Le temps passa assez rapidement, les flammes captivants la foule mais pas elle, Sveyta continuait d'observer cet inconnu qui prêchait devant ses brebis si égarées. Puis, il fallut se lever, la jeune femme aida son époux, le prit par le bras et ne put s'empêcher de lâcher un sourire en sentant les muscles des jambes de Gaël se raidir à cause du poison. Il fallut aller dehors, la dame laissa son époux sur un banc et alla se balader parmi les gens, présentant ses condoléances à la famille quand ce fut le moment. Puis, discrètement, elle épia légèrement le prêtre qui semblait draguer une de ses brebis qui semblait prête à tomber sous son charme ravageur. La jeune femme finit par s'éloigner légèrement, laissant son époux discuter avec des personnes assez importantes du dôme. Que d'agitation pour une personne souvent contestée malgré tout. C'était assez marrant.

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MessageSujet: Re: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptyMer 14 Jan - 9:49

— Mon père, votre discours était excellent !

Poliment, je souris sans faire mine de me lasser de cette phrase.

— Mais ce n’est rien, voyons !
— Si. Ça compte beaucoup pour moi. Voyez-vous, Harold était mon frère…
— Oh.

Alors cet homme est très riche. La situation réclame du doigté.

— Navré pour cette perte. Mais ne regrettez rien, il est mieux là où il est parti. Le Dôme est avec lui, désormais.
— Oui, je sais…

Un moment, je crains qu’il ne se mette à pleurer. Mais il se reprend rapidement.

— Pourriez-vous bénir ma fille, mon père ? Elle est jeune, mais elle va bientôt se lancer dans la vie adulte et je voudrais qu’elle ait toutes les chances de son côté. Vous voyez, je ne voudrais pas qu’elle finisse comme Harold…

Il fait un pas sur le côté, dévoilant derrière sa massive carcasse une frêle jeune fille. Je l’analyse avec des yeux que j’espère pouvoir qualifier d’expert, et je vois qu’elle a du potentiel. Pour l’instant plutôt plate et visiblement timide, elle pourrait sûrement devenir plus tard une belle femme. Si elle prend de la poitrine et de la confiance en elle, évidemment.

— Monsieur, tout le monde finit par mourir un jour, répondis-je calmement. C’est dans l’ordre des choses, et c’est ainsi que le Dôme l’a voulu.
— Je sais bien, mais je préfèrerais qu’elle n’ait pas à mourir… comme ça, fait-il en désignant du bras l’intérieur de la cathédrale.

En effet, mourir dans son sommeil étranglé par sa cravate n’avait rien de glorieux. Je faillis rétorquer que les filles ne portaient pas de cravate, mais ce serait être un peu trop pointilleux. J’avais compris l’idée.

Je m’intéresse de nouveau à la jeune fille en question. C’est finalement une créature assez mignonne, au teint pâle et aux joues constellées de taches de rousseur. Avec douceur, je pose les mains sur son front en marmonnant quelques phrases mystiques.

— Désormais, le Dôme vous protège, mon enfant, conclus-je.

Je ne sais pas d’où vient cette furie de réclamer des bénédictions. C’est à la mode depuis quelques années parmi les High Grounds et les Bétas les plus dévots, et ça me paraît assez ridicule. Mais les quelques indulgences que le père de la gamine me glisse dans les mains calment rapidement mes considérations.

Ce beau brin de fille n’arrive pas à la cheville de la femme que j’ai aperçue tout à l’heure – et que je n’arrive pas à retrouver – mais sa beauté est indéniable. Vierge et innocente, sûrement délicieuse. Je cherche à la mettre en valeur pour solliciter son affection.

— Que souhaitez-vous faire plus tard, mon enfant ?
— Je voudrais être Mercy, s’exclame-t-elle, à la fois étonnée et enthousiaste à l’idée que je veuille lier connaissance. Mais je n’ai pas encore été sélectionnée pour entrer dans le noviciat, et je crains que cela n’arrive jamais.
— Il ne faut jamais désespérer, je fais d’un ton paternel. Quel âge avez-vous ? Dix-sept, dix-huit ans ?
— Seize, mon père.
— Seize ! Je vous aurais cru plus âgée… Eh bien, c’est plutôt réconfortant pour vous ! Savez-vous à quel âge on m’a sélectionné ?
— Non…
— Dix-sept ans.
— Dix-sept ans ! Seigneur…
— Et dans ma promotion, certains avaient la vingtaine passée. Le plus âgé devait avoir vingt-et-un ou vingt-deux ans.
— Tant que cela ?

Je me rends compte à ce moment-là que son père a eu la bonne idée de partir discuter avec ses amis. J’en profite pour donner un ton encore plus personnel à la conversation. Je commence à voir les effets de mes charmes quand soudain, j’aperçois la femme blonde qui m’avait tapé dans l’œil. Elle tient son mari par le bras, comme pour l’aider à marcher. Et effectivement, tandis qu’ils avancent de quelques pas, j’ai bien l’impression que ses jambes sont faibles.

Mais je suis pris dans ma conversation avec la fillette, et il n’est pas question de laisser passer une aussi bonne occasion de me rapprocher d’une puissante famille. Je me contente de suivre ses déplacements du coin de l’œil. La gamine semble presque s’enamouracher de moi – les adolescentes sont si promptes à donner leur cœur que c’en est pittoresque ! – et je lui laisse penser que je suis impressionné par sa vivacité d’esprit. Cependant, je voudrais éviter de me retrouver pris dans une liaison avec elle : à tous les coups, cette aventure finirait mal pour moi (je laisserais passer la possibilité d’être évêque, sa famille est trop puissante pour être ignorée, et son père a l’air trop attaché à elle pour me laisser souiller sa progéniture impunément.).

Et puis, j’ai un plus gros poisson à ferrer.

Tout en discutant, mon regard revient à cette beauté qui m’impressionne. Jamais je n’ai vu une créature si bien dotée par la nature ! Les lignes de son visage sont parfaites, les courbes de son corps sont idéales, ses jambes sont longues et fines. Le désir monte en moi, mais je le réprime. Je me concentre sur la seule chose qui pourrait me déranger : sa taille. Elle doit faire quelques centimètres de plus que moi – à vue de nez. Ce n’est pas grand-chose, mais cela suffirait à me faire légèrement lever les yeux quand je m’adresserai à elle.

Elle se sépare de son mari et s’éloigne, peut-être gênée par la cohue. De mon côté, la conversation avec la jeune fille est en train de mourir, et j’en profite pour m’excuser. Libre, je vogue d’un groupe à l’autre pour saluer toutes les personnes que je n’ai pas encore vues et me rapprocher petit à petit de mon objectif. Je veux éveiller le moins de soupçon possible : aborder de front une aussi belle femme isolée serait mal venu. Je mets plusieurs minutes avant d’arriver au dernier groupe. Quand je n’ai plus rien à dire, je me tourne vers elle comme si je remarque sa présence, et me rapproche. Je veille à adopter une attitude chaleureuse et réconfortante – une attitude de prêtre lors d’un jour de deuil.

— Pourquoi restez-vous isolée ainsi ? Fuyez-vous quelque chose ?
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MessageSujet: Re: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptyJeu 15 Jan - 16:50


Ora pro Nobis
R.I.P.

Son époux ne cessait de la suivre d'un regard tendre. Pauvre homme, dommage qu'il soit tombé sur elle même si les nuits aux côtés de Sveyta furent sans doute les plus belles de sa vie, il finirait mal. Il gênait la jeune femme maintenant. Elle avait envie de liberté, de ne plus avoir à rendre de compte à son mentor et garder son titre dans le dôme. La jeune femme s'assit sur un coin d'un banc et observa les personnes fourmillantes comme des abeilles alors qu'ils se pavanaient dans leurs beaux habits avec leurs beaux bijoux. C'était assez amusant pour Sveyta qui avait connu les bas fonds avant de se retrouver parmi les riches qui se trouvaient devant elle. Il y avait quelques collègues, tous obnubilés par leur discussions plus ou moins utiles. Elle croisa les jambes avant de reporter son attention sur l'étrange prêtre de la cérémonie. Il se voulait digne, religieux mais elle savait que l'inconnu était là aussi pour gravir les échelons de l'Animus. Tout le monde voulait monter, grimper rapidement, devenir importants. C'était ainsi, pire qu'une cage aux fauves dans les hautes sphères du dôme.

La scientifique remit ses chaussures correctement avant de continuer à discrètement observer le couple que semblait former petit à petit la jeune demoiselle avec le prêtre. Étrangement, ce dernier semblait vouloir garder une distance alors que Sveyta avait l'impression qu'il n'attendait que peu de choses pour sauter sur une paroissienne en mal d'amour physique et d'attention. Ce serait intéressant de jouer un peu avec cet inconnu avant de continuer sa vie tranquille. Jouant avec son alliance, la jeune femme réfléchissait à comment torturer ce nouvel objet pour elle, se montrer provocante sans rien faire ? Pourquoi pas mais c'était du déjà vu. Ha, que sa vie semblait ennuyante de ce point de vue alors que du sien, c'était le paradis. Avant, elle pouvait à peine s'habiller alors que maintenant, la jeune femme avait tout ce qu'elle souhaitait ainsi que la sécurité et l'emploi. Elle soupira profondément avant de rajuster vaguement sa coiffure déjà parfaite.

Parfois, les hommes la regardaient avec envie, d'autres encore, les femmes avec dédain voir dégoût. Elle n'était pourtant pas personne à sauter sur tout ce qui bougeait. Elle ne faisait que coucher lorsque cela lui apportait quelque chose. La scientifique n'avait jamais fait l'amour, pour elle, ce n'était qu'une monnaie d'échange. Voyant le prêtre migrer, Sveyta reporta à nouveau son attention sur lui, le trouvant parfait dans son rôle de Grand Prêtre pour les gens de la haute société. C'était assez amusant de faire le parallèle entre elle et lui. Ils se vendaient en quelque sorte pour obtenir leur désirs plus ou moins assouvis. Lentement, sans en avoir l'air, le prêtre se rapprochait d'elle et cela lui arracha un sourire en coin, amusée de la méthode employée. Finalement, il finit par venir vers la jeune femme, lui adressant même la parole. Que c'était prévisible pour le coup. « Je ne fuis rien, je me contente de rester au calme. » Une pause, un sourire étudié et sexy juste ce qu'il fallait. Elle se redressa finalement, restant assise sur le banc. « Beau sermon, prêtre ? » Même si Sveyta n'y croyait qu'à moitié à cette religion et qu'elle n'avait que peu écouter ce dernier, il était d'usage de faire un compliment au prêtre par respect.

La jeune femme l'invita à s'asseoir prêt d'elle d'un geste de la main avant de jeter un œil à son époux en pleine conversation avec un collègue qui était d'opinion opposé au sien. Elle le savait car il avait un tic récurant, Gaël clignait deux fois des yeux quand il parlait avec cet homme assez opiniâtre. Elle souriait toujours, reportant son attention sur la personne qui était venu l'aborder. « Vous semblez très populaire parmi les gens de la haute société. Ils doivent vous manger dans la main. » Personne ne pouvait les entendre sans qu'elle ne le voit et puis, au pire, que risquait-elle à dire la vérité ? Même si ce prêtre semblait très pieu, il devait sûrement tenter de s'attirer les faveurs des grands.

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MessageSujet: Re: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptyVen 16 Jan - 15:09

Tandis qu’elle me parle, un frisson me frôle l’échine. Deux raisons : la première – et la plus évidente – est que cette femme est diablement sexy, dans chacun de ses gestes, chacune de ses mimiques, chacun de ses regards. Ah, ces yeux… Je constate qu’elle est maquillée et cela lui va à ravir. C’est aussi le signe qu’elle est riche, très riche. Cela ne me donne que plus envie de coucher avec elle – même si cette motivation-là est superflue.

La deuxième – la plus inquiétante – est qu’elle semble voir clair en moi. Ces magnifiques yeux bleus sont aussi pleins de froideur et de calcul. Je me suis laissé enflammer par sa beauté, mais maintenant que j’ai l’occasion de l’approcher, je sens que c’est une femme dangereuse. J’ai l’impression qu’elle dévoile volontairement son jeu, comme pour signifier que je ne lui fait pas peur. Sa manière de dire « Beau sermon, prêtre ? », comme une question, comme une moquerie, prouve qu’elle a vu clair en moi. N’est-ce pas ? Mais peut-être que je me trompe, et je me raccroche à cette idée. Peut-être dit-elle ça par provocation parce qu’elle n’a pas écouté mon homélie.

Je ne réponds pas à son (insulte ? compliment ?), esquisse juste un léger sourire. Je suis à la fois ébranlé et émoustillé : c’est la première fois que je me heurte à une femme qui a l’air insensible à mon charme et/ou mon statut. C’est rafraichissant, perturbant, excitant. En vingt-et-un ans d’activité sexuelle, je n’ai eu droit qu’à des greluches qui croyaient en l’Amour parfait et pensaient que nous deux, c’est authentique. Des femmelettes qui me tombaient dans les bras en un claquement de doigts. Mais c’est un peu ma faute, aussi : j’ai péché par excès de paresse. Les autres femmes, il faut les chercher plus loin, se donner la peine de les rencontrer, de les séduire... Ce n’est pas à l’église que je vais les croiser.

Elle m’invite à m’assoir à côté d’elle et je m’exécute avec plaisir. J’y vois une occasion de me rapprocher de quelques centimètres. Je pourrais presque sentir la chaleur de sa peau à travers les couches de tissu. Elle surveille son mari d’un regard absent et j’ai l’impression qu’elle m’oublie, mais soudain :

— Vous semblez très populaire parmi les gens de la haute société. Ils doivent vous manger dans la main.

Sa troisième phrase fait tout autant d’effet que la deuxième et j’abandonne l’espoir qu’elle soit moins intelligente qu’elle n’en ait l’air. Elle parle lentement, comme pour économiser ses mots, et je sens que ce n’est pas le genre de personne à parler pour ne rien dire. Je la considère d’un œil appréciateur, mais en réalité je suis inquiet. J’ai l’impression que je ne pourrai pas maîtriser la situation.

Ce serait vraiment plaisant de l’avoir dans mon lit…, me dis-je, inévitablement. Au vu de la dureté qui habite ses yeux, ce serait un défi ; un défi dangereux, mais qui en vaudrait la chandelle. Déjà, son corps met le mien en appétit, mais je ne quitte pas son visage du regard. Il y a encore trop de monde près de nous pour que je me permette de l'observer sous toutes les coutures. Je dois faire des efforts pour ne pas la détailler, la dévorer des yeux. Sa robe, moulante, mais sage, met ses formes en valeur et semble être faite pour attirer l’œil. J’aimerais beaucoup la séduire… La posséder.

À la place, je me contente de lui répondre :

— Vous me surestimez, Madame. Je ne suis pas souvent sollicité pour ce genre de cérémonie. À la vérité, mon quotidien se borne plutôt à fréquenter les citoyens ordinaires. Mais le fait que vous m’estimez populaire dans votre milieu me flatte beaucoup.

J’esquisse un sourire, franc cette fois. Merci du compliment mais je sens que ce n'est pas gratuit. Que pouvez-vous bien attendre de moi ? ai-je envie de demander – mais ces choses-là se disent avec un peu plus de finesse.
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MessageSujet: Re: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptySam 24 Jan - 12:02


Ora pro Nobis
R.I.P.

La jeune femme sentait le vent caresser son visage doucement, comme une main tendre qui essayait de la rassurer sur la suite des événements. Cela lui rappelait un peu sa mère, elle avait l'habitude de lui caresser l'arrête du nez du bout des doigts avant de lui embrasser le front amoureusement. Sveyta ne devait pas penser à ça. Surtout que la compagnie qu'elle avait pour le moment lui plaisait parfaitement. Le prêtre semblait être un homme qui devinait bien l'attitude à adopter en fonction de la personne qu'il avait en face de lui. Bien sur qu'elle avait écouté son discours et on pouvait même dire, chose rare, que cet homme aurait pu la reconvertir dans sa religion. Si seulement elle arrivait à oublier son passé teinté d'abandon et de désespoir. Quand elle était enfant, la scientifique avait commencé à croire sincèrement en l'Animus Vox, pensant naïvement que si elle n'était qu'une fille d'immigrée, c'était parce qu'il fallait travailler dur pour obtenir le statue tant convoité de citoyen du dôme. Mais elle avait connu Marvek qui avait tout ébranlé, tout révélé, détruisant le peu d'innocence qui restait à Sveyta dans ce domaine. Heureusement qu'il avait été là pour lui ouvrir les yeux. Pauvre enfant idiote. Cela la fit légèrement sourire, un sourire en coin malicieux, elle n'était plus comme ça, loin de là.

Cet inconnu assis prêt d'elle faisait remonter des souvenirs étonnants et qui, pour certains, ne semblaient pas si désastreux que cela. La scientifique l'écouta attentivement, dardant ses yeux d'azur sur lui comme pour tenter de décrypter la magie de la vie dans les siens. Elle avait toujours cette étincelle qui brillait, elle voulait comprendre tout et surtout, tout le monde. C'était dans sa nature depuis toujours. Il était vrai que ses confrères ne prenaient pas spécialement le temps d'aller à l'Eglise ou de faire semblant qu'ils étaient tous terriblement occupés par leur recherche respective. Mais il semblait dans un poisson dans l'eau, parmi cette foule de personnes importantes capable de faire et défaire une carrière aussi importante fut-elle. « Il est vrai que notre communauté est loin d'être capable d'abandonner les recherches du moment. » La jeune femme sentait bien la question implicite du prêtre. Ce qu'elle pouvait attendre en échange ? Beaucoup de choses, avoir un homme de foi dans sa sphère d'influence était toujours précieux. Et puis, il fallait bien l'avouer que cet inconnu ne la laissait pas indifférente. Cependant, il lui faudrait jouer au jeu de la séduction nettement plus longtemps qu'avec ses autres paroissiennes.

« Mon mari est très croyant, cependant, il a en ce moment quelques problèmes de santé, pensez-vous pouvoir lui donner une quelconque bénédiction afin de soulager son esprit ? » Bien sur, il ne fallait pas dire que tout cela était de sa faute, à la belle jeune femme. Elle avait sur le visage une expression froide, dénuée de sentiment, même de compassion. Sveyta n'avait pas envie de faire semblant d'être la femme éplorée, elle était réellement insensible aux maladies des autres, ce n'était au mieux que de la curiosité voir de la lassitude. La mort faisait partit de la vie, c'était la fin du chemin et elle avait apprit à l'accepter depuis longtemps. D'ailleurs, cela provoqua une question étrange de sa part envers l'homme assis à côté d'elle. « Que pensez-vous de la mort? »

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MessageSujet: Re: Ora pro nobis – Sveyta Màcovers   Ora pro nobis – Sveyta Màcovers EmptyMar 27 Jan - 11:14

— Oui, si vous le désirez, je bénirai votre mari, répondis-je mécaniquement.

Étrange. Elle n’a pourtant ni l’air d’être une femme superstitieuse, ni celui d'une pieuse. Est-ce par amour ? Je jette un coup d’œil à l’époux en question. Vieux et rondouillard, quoique visiblement doux – une qualité qui pourrait faire craquer certaines femmes, mais cela m’étonnerait que ce soit le cas de celle-ci.

Pas d’amour, juste de l’intérêt, je décrète.

Et j’espère avoir raison car les amoureuses sont, de loin, les plus difficiles à séduire, et il me déplairait d’avoir à jouer le soupirant transit pendant un an. Une fois, je l’ai fait pour une jeune mariée absolument ravissante. J’ai réussi à entrer dans son cercle de confiance à force de lui parler et j’ai commencé à recueillir ses confessions. Elle était très éprise de son mari, mais elle lui en voulait quelques fois d’être trop souvent absent, de ne pas être très disponible pour les tâches ménagères, de se plaindre de son travail trop régulièrement – et autres petits soucis de vie commune. J’ai joué là-dessus, assurant qu’il n’avait pas à la traiter de cette manière, qu’elle valait mieux que cela… Petit à petit, j’ai dévoilé mes « sentiments » – tout du moins, mon attrait. Au début terrifiée, elle s’est peu à peu rassurée quand elle a vu que je ne changeais pas de comportement. Je ne lui ai pas fait d’avances, n’ai pas loué sa beauté, n’ai pas fait allusion à mon amour pour elle. En bref : je ne l’ai pas mise au pied du mur. C’est la dernière chose à faire pour garder une prude avec soi.

J’ai compté un mois avant de commencer à me montrer un peu allusif, puis de plus en plus romantique, adorateur. Progressivement. En douceur. Elle n’avait rien vu venir. Et un jour, après une dispute avec son époux, « elle fut à moi, entièrement à moi, et n’eut plus rien à m’accorder.* » L’aventure avait duré en tout et pour tout treize mois. La relation, à peine deux : j’étais déjà en train de passer à autre chose.

Fugitivement, je me demande si c’est bon signe que de me lasser aussi rapidement d’une femme. Qu’est-ce que cela prouve ? Est-ce que cela montre que je suis quelqu'un d’inconstant, insensible, ou simplement dragueur ? Est-ce un signe de virilité ? De faiblesse ?

Comme pour faire écho à ma remise en question, mon interlocutrice, après un court silence, me balance soudain une bombe à la figure :

— Que pensez-vous de la mort ?

Je la considère avec attention et croise ses yeux bleus de glace. J’ai l’impression qu’elle attend quelque chose de ma réponse – mais quoi ? Jamais je n’ai vu de femme aussi énigmatique qu’elle. Et ça me rend dingue… L'envie de la toucher me prend. De la serrer contre moi, très fort, de sentir ses courbes contre mon torse, d'écraser sa bouche de la mienne... De déchirer sa belle robe et de la prendre, là, devant tout le monde. De jouir d'elle et d'en mourir ou d'être exilé. Mais de l'avoir possédée pendant quelques instants. Je la veux.

Pas maintenant !

Les gens sont en train de se disperser lentement, mais il reste encore trop de monde pour que je me permette quoi que ce soit. C'est d'ailleurs peut-être suspect que je reste à l'écart en si belle compagnie, mais je m'en fiche. On dirait ce qu'on voudra et je démentirai, comme d'habitude.

Fort heureusement, son mari est toujours assis en train de discuter avec une de ses connaissances. Ils ont l'air tous deux aussi pris dans leur dialogue que je le suis dans le mien. J'ai donc tout le temps devant moi pour tenter quelques avances – en tout cas je l'espère.

Pour l'instant, répondre à la question.

— La mort… est inévitable. Elle fait partie du cycle de la vie et permet de renouveler les espèces vivantes. Sans la mort, la vie n’a pas de sens, tout comme sans les ténèbres, la lumière ne veut plus rien dire. Il faut l'accepter, et réaliser que de toute manière on n'y peut rien. Tout le monde meurt. Nous aussi nous mourrons.

Je lui jette un coup d’œil.

— Vous me demandez ça parce qu’un de vos proches est décédé, n’est-ce pas ? (Où serait l’intérêt de la question, sinon ?) Eh bien, laissez-moi vous dire qu’il ne sert à rien de le pleurer. Où qu’il soit, il est mieux là où il est.

Je me rends compte que je n'ai pas fait allusion au Dôme – je n'y ai même pas pensé. J'ai abordé le point de vue purement technique de la question et j'ai laissé la spiritualité de côté.

Pas terrible, pour un prêtre.

Tant pis. Je prêcherai une autre fois.

*Les Liaisons dangereuses, de Laclos Razz
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