Papers please Nom complet : Lev Kovalenko. Patronyme assez connu dans les hautes sphères; ancienne famille russe, pure, tous coulés dans le même moule: iris blêmes, tignasse fade, carcasse de géant qui dépasse le mètre quatre-vingt-dix, dans la milice populaire de père en fils. Parce qu'ils n'ont que des fils chez les Kovalenko. Âge : 24 ans. Statut : Célibataire. Faut croire que les rares nanas a avoir bien voulu partager sa couche ont vite fui. Il renifle un peu trop la mort. Nationalité : Russe. Groupe & Rang : Fellow Citizen - β Beta. Métier : Capitaine dans la milice. Uc QualitésIntelligentAmbitieuxCompétantTenace DéfautsBrutalBelliqueuxCyniqueExtrême

Depuis quand résidez-vous au dôme ?
Depuis toujours il y réside au dôme; il n'a connu que lui, et c'est peut-être ça son problème. C'est un pur produit des Hauteurs qui ignore tout de l'extérieur. Maintenu dans une atmosphère confinée, protégé du Dehors et de ses immigrants sales, le crâne bourré de préceptes sur la gloire et le privilège d'appartenir à la classe dirigeante, Lev est le fruit malade d'un patrimoine génétique essoufflé. Alors à cause de tout ça, il est un peu dégénéré, comme une vieille fleur restée trop longtemps sous sa cloche de verre.
Que pensez-vous du Dôme ?
Il l'a longtemps aimé le Dôme. Tendrement. Avec les comptines de son père, la carcasse de verre et de métal se transformait en une douce mère, et ils résidaient tous dans son ventre chaud, attendant à l'abri un jour lointain où l'espèce humaine pourrait quitter son giron. La mère nourricière est belle et généreuse et elle les protège tous ; il s'imaginait naïvement que les autres castes vivaient aussi grassement que sa riche famille.

Et puis les comptines changèrent. Peu à peu, elles lui apprirent que la mère attirait bien des convoitises, et que des gens venus de l'extérieur voulait profiter d'elle. La mère charitable avait malheureusement besoin de ces étrangers, car certaines tâches étaient trop sales pour ses propres enfants ; alors elle accueillait ces parasites venu du Dehors, et elle acceptait d'être souillée pour le bien de ses enfants.

Et puis c'est lui qui a changé, et à l'amour s'est mélangé la haine, et la haine a fini par remplacer l'amour. Il a grandi. Compris un peu. Vu beaucoup. Et maintenant il étouffe, on étouffe ; on étouffe dans cette bouche aux dents pleine de rouille qui broie et dévore les êtres. Il n'y a pas de salut Dehors. Il n'y a pas de salut dans le Dôme. L'humanité est condamnée à crever, lentement, et il le sait. Il le sent. Il n'y aura pas de dernier combat contre les ténèbres, pas de grand discours aux mots pleins d'espoir, pas de lutte ; il n'y a que la putréfaction progressive d'une race si sûre de sa propre importance qu'elle ne peut faire face à l’inéluctable. Sa mort.

Quelle est votre mission au sein de la communauté ?
Protéger le dôme. C'est ce qu'il s'est répété les premières années. Protéger le dôme de la vermine qui menace de l'envahir, de le submerger jour après jour. Contrôler, sécuriser. Soigneusement encadrer pour que rien ne déborde ; gardien d'une frontière invisible entre deux mondes qui ne doivent, qui ne peuvent s'effleurer. Et puis il a oublié sa mission, quand les mensonges se sont érodés, quand il a vu ces morceaux de vérité cachés un peu partout. Ceux qui se terrent dans les hauteurs sont autant de parasites que ceux qui rampent à terre.

Croyez-vous au Dôme et à l'Animus Vox ?
L'Animus n'est qu'un outil comme un autre pour contrôler les foules stupides ; la religion efface l'individu, et l'intègre à un tout identique qui empêche toute réflexion personnelle. C'est ce qu'il faut. L'Animus Vox est nécessaire, et le sera toujours si l'on veut continuer à exploiter les êtres humains qui se pressent dans le ventre du Dôme. C'est un système simple et bien rôdé, et il l'admire en ce sens. Mais la rétention de savoir qu'il excerce lui paraît dangereuse et il se méfie de membres du culte. Quant au Dôme, il ne voit en lui que la dernière tentative de survie d'un organisme malade, coupé des réalités de sa condition. Un jour le Dôme finira par mourir, et ils seront obligés de comprendre qu'il n'y a aucun espoir, et qu'il n'y en a jamais eu.

Que pensez-vous de l'extérieur ?
Il n'y a jamais mis les pieds. L'extérieur représente pour lui un tout autre monde qu'il ne découvrira probablement jamais, et dont il ne veut pas entendre parler. C'est un ailleurs sale, contaminé, dans lequel ils finiront probablement tous lorsque le dôme aura cessé de fonctionner. Il espère être mort avant que événement – inévitable à son sens – n'arrive.

Clébard violent qui aime à faire respecter la loi, l'animal n'est un pas un tendre. Mais c'est pas sa faute s'il aime ça, être enragé. C'est pas sa faute, si écraser une gueule sous son talon, ça lui plaît. C'est une sale maladie qu'est dans son sang depuis trop longtemps. La plupart de ses collègues le méprisent, et ne voit en lui qu'un parvenu qui abuse de ses privilèges. Il fait mauvaise figure. Trop zélé, trop véhément, trop jeune. Lev c'est la sale vérité des Hauteurs, qui leur hurle à tous que tout ça au fond, tout ce cirque pour ne pas se mélanger, ne produit que des déchets aussi laids que ceux d'en-bas. Ses yeux de travers, trop grands, paraissent toujours habités d'un éclat galeux, et son sourire n'est jamais heureux. Et pourquoi le serait-il. Il n'a aucune raison de se lever le matin. Il n'a aucune raison de se coucher le soir. De se nourrir, de se raser, de s'habiller. Il n'a aucune raison d'exister. Il le sait bien, et pourtant il continue. C'est une vie terrible qu'il mène. Elle lui convient pourtant étrangement; on s'habitue vite à ne ressentir qu'un rien enfiévré. Si Lev mord aussi fort, ce n'est pas pour se prouver qu'il existe. C'est simplement pour répandre un peu plus de vide autour de lui ; il n'y a pas beaucoup de choses qui allègent le trou noir qui gravite dans sa poitrine.
Il ne sait pas bien pourquoi il est comme ça. Aucun traumatisme n'est jamais venu érailler sa raison, aussi loin qu'il puisse se souvenir. Rien ne s'est jamais passé qui aurait pu perturber son équilibre ; c'est simplement qu'il n'en a jamais eu, d'équilibre. Avec le temps, et les nombreuses tapes qu'il a reçu sur les doigts, il a fini par apprendre à n'écraser ses phalanges que sur ceux qui le méritent vraiment. Ou ceux qui n'ont pas les moyens de s'en plaindre. Alors malgré tout le pouvoir l'apprécie. Parce qu'il est un outil appréciable. Efficace. Radical.

Pour autant, la bête est intelligente ; c'est peut-être là toute la perversité de son être. Un esprit conscient, affûté, et des instincts impossibles à réprimer. À l'adolescence, il s'est détaché des vieux préceptes paternel. Il a su se construire et s'éveiller aux véritables réalités de leur monde. Il a toujours gardé ses réflexions pour lui-même cependant ; se faire passer pour plus stupide qu'on ne l'est est souvent synonyme de survie dans le Dôme.
Il aurait pu tourner révolutionnaire, si seulement il n'avait pas eu les veines rongées par les flots d'un cynisme caustique. À quoi bon vouloir changer ce qui, de toute façon, est inhérent à l'espèce humaine. Quelque soit le régime, un groupe d'hommes en domine d'autres. Peu importe les raisons que les dirigeants se donnent ; le pouvoir change de main, de visage, mais demeure, éternel outil de compression. À la différence de beaucoup de ses confrères, il ne s'illusionne pas. Il ne se gave pas l'esprit de douces chanson sur le bien, le peuple, le sacrifice, la pérennité de l'espèce humaine. S'il désire le pouvoir, c'est pour le pouvoir. Il ne le voit pas comme un moyen mais comme une fin. Pour répandre des morceaux de chaos.

Des lampadaires impeccables éclairent une grande avenue tranquille, vide de tout passant. Il salue vaguement un milicien d'un bref hochement de tête, avant de bifurquer sur la droite pour remonter une petite allée. Au sommet, une immense villa – quasiment – immaculée. Il pousse la porte sans frapper, immédiatement accueilli par une infirmière à l'air revêche. « Il vous attend depuis plus d'une demi-heure. Dans le salon. Essayez de le faire manger, qu'il ait au moins sa tarte aux pommes dans l'estomac. » Il lui tend son manteau, sans prêter attention à ses paroles. Quatre à quatre, il grimpe les marches qui séparent l'entrée du salon, et débouche sur une vaste pièce que les murs nus et la décoration minimaliste semblent agrandir un peu plus. Une des parois latérale est une immense baie vitrée, dont la vue donne sur une bonne partie des quartiers du Dôme. Juste devant trônent deux fauteuils, dont l'un est occupé par une silhouette tassée. Entre les sièges, une petite table où repose une assiette, une cigarette et un briquet. Il se dirige vers le fauteuil libre et s'y écrase, son grand corps violemment encastré dans les coussins molletonnés. La journée à été longue.
Sur sa droite, la silhouette difforme s'agite, et tousse soudainement. « Bonsoir папа. » L'homme ne répond pas, pris d'une quinte de toux qui ne semble vouloir s'arrêter. Un jour il vomira ses poumons, et ce sera une bouillie rose et mousseuse qui sortira d'entre ses lèvres. Lev espère ne pas être là pour avoir à ramasser. « Beaucoup m'ont demandé de tes nouvelles à la cérémonie. Beaucoup m'ont félicité pour mon nouveau grade de capitaine. J'ai dit que tu allais bien. » Il y a un ricanement sec, comme une crécelle, qui s'échappe de la bouche ridé. « Daisy était là aussi. Je crois – » Il s'interrompt. Il n'a pas envie de parler de Daisy finalement. « C'était une bonne journée. Et toi? Qu'est-ce t'as dit la pute en blanc cette fois? » Le vieux desserre enfin les dents pour parler, et non cracher. Ses mots sont hachés. « Quatre mois. Ils ne savent pas bien. 'Sert à rien d'engraisser ces chiens s'tu veux mon avis. Ils font semblant d'y connaître quelque chose mais au fond, z'en sa – » Il se plie brutalement en deux, expectorant une nouvelle fois. Lev n'y prête pas grande attention. Ses yeux sont perdus sur la cité aux milles lumières qui s'étend en contre-bas, tentaculaire. Il attrape la gitane sur la table et se l'allume d'un geste assuré, savourant la chaleur qui envahit sa gorge. Le vieux se redresse lentement, et hume, les narines dilatés. Un vieux mendiant qui réclame sa came sans pouvoir la consommer. « Regarde à quoi j'en suis réduit. Même ta mère aurait honte de moi. » Haussement d'épaules indifférent. « J'sais pas bien папа, j'l'ai pas connue. » « Et t'as vu tes hommes? Ils te respectent? » C'est au tour de Lev de ricaner. « Me respecter? J'ai la moitié de leur âge, pour les plus vieux. Comment peuvent-ils avoir une once de respect pour moi. Le succès rend ridicule папа, surtout quand on l'achète. » Mais au fond, ça lui importe peu. Il a toujours su s'imposer, d'une manière ou d'une autre.

La fumée s'étiole dans la pièce sombre. Seuls les sifflements des poumons de son paternel éraillent le silence. Il pense à sa mère qu'il n'a jamais connu. Il pense à son enfance, passée trop vite comme un été que l'on aurait voulu interminable. Il n'y a que l'hiver maintenant. L'hiver froid, qui étend ses griffes sur son corps trop grand, bardé d'un grade qu'il ne mérite pas. Il n'a connu que la milice, et ne connaîtra probablement qu'elle. Les ordres secs qui façonnent la matière crânienne, qui taillent et enlèvent toute volonté. Le parfait petit soldat, doucement poli par le temps. Comme son père avant lui, et le père de son père, et tous les autres appartenant à leur petite engeance. Peut-être finira-t-il lui aussi dans un fauteuil, à déblatérer auprès d'un fils indifférent, incapable de ressentir ne serait-ce que de la haine à son égard. Il se demande quand est-ce qu'il est devenu aussi vide. Il se contente de vivre un jour après un jour, après un jour. Certains jours, il y a Daisy aux dents écartées qui surgit. Ces jours-là sortent toujours un peu de l'ordinaire, et reniflent un rien l'été. Un vieux parfum oublié, une poignée de jours rares. La sèche grésille entre ses doigts. Il en tire une dernière bouffée, et l'écrase au milieu de la tarte aux pommes. « Bonne nuit папа. » Il se lève sans un regard pour le vieil homme, et redescend les marches aussi rapidement qu'il les avait montées.

Ava IRL j'ai 21 ans. Je suis là 5 jours par semaine. J'ai connu After Us grâce à bazzart et j'utilise Bill Skarsgard comme avatar. jm vos smileys omg

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