Papers please Nom complet : Svetlana Krieger Âge : 33 ans. Statut : Je suis mariée à Aries Krieger depuis bientôt 10 ans maintenant. Ces années ont filé tellement vite, c'est incroyable. Je suis aussi la mère adoptive de Žemarov Krieger (7 ans) qui vient avec nous depuis maintenant 5 ans. Nationalité : Il y a bien longtemps, avant le Dôme, avant que toutes les nations ne sont mélangées, ma famille vivait en Russie. Groupe & Rang : Fellow citizens - β Beta Métier : Architecte du Dôme. QualitésCréativePassionnéeFantasque Affectueuse Défauts SombreÉcorchéeMélancoliqueExcessive

Depuis quand résidez-vous/n'êtes-vous plus au dôme ?
Allons, je suis une Bêta ! On arrive pas à ce stade lorsque l'on débarque fraichement de l'extérieur. J'ai toujours vécu sous ce Dôme, ainsi que ma famille, d'aussi loin que l'on puisse remonter. De l'extérieur, je n'ai entendu que des histoires qui me faisaient frémir au fond de mon lit, ces histoires que l'on raconte aux enfants pour qu'ils n'oublient jamais ce qu'ils doivent au Dôme.

Que pensez-vous du Dôme ?
Je fais partie de ces citoyens qui ont été élevés en glorifiant le Dôme. Je le priais, le remerciait, lui parlait souvent. Comme à un ami. Comme à un père. Comme à un amant. J'ai longtemps pensé, & c'est encore un peu le cas, que je lui dois tout. Ma vie plutôt agréable, mon enfance, mon métier, mon mariage avec cet homme que j'aime, cet enfant que l'on m'a offert lorsque je me pensais stérile. J'étais comme un cheval que l'on fait avancer sur un chemin glissant, mais qui ne s'en rend compte. & puis d'un coup, j'ai fait tomber mes œillères, & je me suis rendue compte de ce qu'il se passait autour de moi. De ces déséquilibres. De toutes ces règles. De ce que l'on nous imposait chaque jour. & de la mort qui plane au-dessus de nos têtes.
J'aime toujours le Dôme. Je lui suis toujours reconnaissante pour ce qu'il m'a donné. Mais je ne peux pas oublié ce qu'il m'a repris.


Quelle est votre mission au sein de la communauté (extérieure ou intérieure) ?
J'ai repris le flambeau de mon père, tout naturellement. Soutenir le Dôme, le rendre fort, stable, rayonnant. Émettre des propositions pour le renforcer, l'améliorer encore & toujours. J'ai toujours voulu être architecte. Peut-être parce que j'avais vu mon père en parler avec un air exalté. Peut-être aussi parce que j'ai toujours cru au Dôme, à sa mission, à la survie de l'humanité. Bientôt, je sortirai du Dôme pour une mission. Ce sera une autre histoire. Un autre temps.
& tout cela m'amuse. Trouver des matériaux, de nouvelles idées, des moyens de nous protéger tous. Parler structures, protection, verre, fer, armure.

Croyez-vous au Dôme et à l'Animus Vox ?
Je ne sais plus. Les pensées se bousculent dans ma tête & je n'arrive plus à y faire face. J'étouffe. Comment pourrais-je y croire encore? Comment voulez vous que j'y crois encore? Comment voulez vous que je continue d'y croire, alors qu'il y a un an, ma fille m'était retirée contre mon gré. Que le sang coulait le long de mes cuisses. Que chaque matin désormais, je me lève en me demandait ce qu'aurait été ma vie avec elle. Ma vie ailleurs. Dans un endroit qui ne reprend pas ce qu'il a offert. Dans un endroit qui n'aurait pas changé mon mari, détruit mon mariage, tué ma fille à naitre. Comment puis-je encore élever Žemarov dans un tel endroit ? Mais pourtant. Et si l'extérieur était encore pire? Je ne sais plus. Pourtant je continue à prier. Parce que le Dôme est mon toit. Parce que le Dôme est ma vie. Parce que je n'ai rien d'autre.

Que pensez-vous de l'extérieur ?
Aries & mes parents m'ont toujours dit que c'était mieux ici. Que dehors, il n'y avait que noirceur & peur. Ils m'ont raconté tant d'histoires qui me faisaient frémir. J'ai grandi en ayant peur de l'Extérieur, de ce que je pourrais y trouver. Aries a essayé tellement souvent de m'en protéger. Il voulait que je sois éloignée de toutes ces préoccupations, que je sois saine & sauve, à l'intérieur.
Mais je ne suis pas saine & sauve. Aries & le Dôme ont brisé ce que j'avais de plus cher. & l'Extérieur m'aidera à les faire payer, l'un comme l'autre. J'irai à l'Extérieur. Je n'ai désormais qu'à lui annoncer.





«Je me suis toujours vantée d'être une fille saine. Vous savez, le genre de fille qui ne produit jamais rien de mauvais, qui est droite dans ses bottes, qui est agréable à vivre. Je crois vraiment que je l'ai été. Je ne dis pas que j'étais parfaite, ce n'est pas vraie. J'étais un peu trop rêveuse, un peu trop fantasque, un peu trop sensuelle. J'aimais essayer de deviner comment c'était à l'extérieur, j'aimais inventer des jeux stupides, j'aimais sourire & être sensuelle. Je crois que c'est pour toutes ces raisons qu'Aries est tombé amoureux de moi. Parce que je souriais en marchant dans la rue, que lorsque nous partagions le même lit, je ne pouvais m'empêcher de caresser son torse amoureusement. Parce que j'étais pieuse, que je suivais les préceptes du Dôme à la lettre. Parce que je voulais un enfant & que je n'ai pas versé une larme lorsque j'ai compris que j'étais stérile. Aries m'a trouvée forte mais en vrai, j'étais juste persuadée que quelque chose de pire pouvait arriver. J'ai été cette fille qui scrutait le ciel en quête d'idées, qui s'interrogeait sur de nouveaux matériaux pour solidifier le Dôme. Avec Aries puis avec Žemarov, je me suis découverte tendre, affectueuse, et même amoureuse.

& puis, il y a des événements qui bousculent le cours de votre vie, qui vous rendent différents. Je crois que l'ancienne Svetlana n'a pas totalement disparu. Mais du moins, de nouveaux traits sont apparus. J'aimerai tellement les repousser. Les faire disparaitre. Reprendre le cours de ma vie. Mais je suis devenue dure. Les choses de la vie qui m'émerveillaient avant ne me touchent plus. Les rêves que je fais sont désormais pleins de mélancolie. Il m'arrive souvent de me demander comment aurait été ma vie si j'avais pu garder cette petite fille ou au moins la donner à Trisha. Mais cela me rend juste amère. Je ne supporte plus qu'Aries me touche, je ne supporte plus les rires des autres gens, je ne supporte plus les jeux de Žemarov. Mes réactions sont extrêmes, mais je n'arrive pas à les contrôler. Je ne fais que subir, encore & encore mes débordements.  Je suis devenue cette femme qui ne supporte plus qu'on la touche. Je suis devenue cette femme qui voudrait le frapper. Je suis devenue cette femme qui voudrait hurler, fuir, tout abandonner. Je suis devenue cette inconnue, cette femme que je ne reconnais pas, & que je n'ai pas envie de connaitre. Je suis devenue cette femme dont les prières sont des supplications. Je suis cette femme qui l'aime encore mais qui n'en peut plus. Cette écorchée vive.

Il y a tout de même toutes ces choses qui n'ont pas changé. J'aime toujours autant mon travail, il me passionne autant. Peut-être que si j'étais moins passionnée parce ce que je fais, tout aurait été diffèrent.




Svetlana ouvrit les yeux. Ses yeux rencontrèrent le plafond, la faible lumière qui irradiait de l'extérieur de la maison. Un matin de plus. Un matin de plus où il fallait se lever et avancer. Un matin de plus à faire sembler. Un matin de plus où il fallait porter ce costume de Svetlana Krieger, cette femme qu'elle n'était plus désormais. C'était un costume trop petit dans lequel elle étouffait. Mais pour sa propre sécurité, il était important qu'elle le revête encore & encore.  

Elle n'avait pas envie de se lever. Pendant encore quelques minutes, au fond du lit, sous les couvertures, elle se sentait protégée, entourée, forte. Mais lorsqu'elle sortirait du lit, le temps reprendrait son cours et, comme chaque matin, la tristesse viendrait la gifler. Comme chaque matin, elle se dessinerait un visage paisible pour son fils, impassible pour son mari, enthousiaste pour ses collègues. Depuis combien de temps faisait-elle cela? C'était ridicule, elle le savait bien. Elle le faisait depuis 394 jours. Pourtant, ce matin était diffèrent, elle le savait. Ce matin annonçait un changement, une nouvelle ère, une nouvelle Svetlana, ou tout simplement le retour de l'ancienne.

A côté d'elle, la place d'Aries était encore chaude. Il avait quitté le lit sans un mot, comme chaque matin depuis 13 mois. Elle roula sur le côté & enfouit son visage dans l'oreiller qui avait accueilli la tête de son mari durant la nuit. Elle respira son odeur pendant quelques minutes, en fermant les yeux. C'était toujours la même odeur. Une odeur à la fois suave & piquante, qui soulevait son cœur comme une plume. Son cerveau avait beau le détester encore & toujours son cœur lui restait entièrement fidèle. Alors pourquoi n'y arrivait-elle plus alors?

Elle se souvenait comme si c'était hier de leur rencontre, de ses yeux noirs, de la force avec laquelle elle s'était sentie transpercée. De sa main qui avait couru le long de son bras, de son sourire, de la façon dont il parlait, de son uniforme, de la lumière dans ses cheveux. Elle se souvenait des mois, des années, de chaque geste, de chaque mot, de chaque soupir murmuré au cœur de la nuit. Lorsqu'elle s'était mariée avec lui, Svetlana s'était dit que rien ne pourrait effacer l'amour qu'elle lui portait. Qu'elle n'oublierait jamais les frissons le long de son bras, son estomac qui se tord, son corps qui se soulève.  Elle avait raison. Elle n'oubliait pas. Lorsqu'il n'était pas là, qu'elle se sentait protégée, tout lui revenait. & puis, cela disparaissait encore. A la place, elle se sentait emplit d'une terreur irrépressible, d'une angoisse indécente, & d'une fureur sans borne. Des sentiments qui prenaient le pas sur son amour, & qui la détruisaient petit à petit. Il était si beau dans son uniforme. Elle l'avait trouvé exceptionnel dès le départ. Elle lui avait souri, avec ce petit sourire en coin dont elle avait le secret & elle avait prié secrètement pour qu'il traverse la rue & vienne lui parler. Heureusement, il l'avait fait. Ou malheureusement, elle ne savait plus.

Les premiers matins après "l'événement" avaient été les plus durs. Il avait pourtant été si gentil, si compatissant. Mais lorsqu'il la touchait, elle avait l'impression qu'il arrachait des lambeaux de sa peau. Lorsqu'elle entendait sa voix, elle entendait ses propres hurlements. Instinctivement, sa main saisissait parfois un couteau qu'elle serrait dans sa main jusqu'à ce que ses phalanges devienne blanches et qu'elle se rende compte de ce qu'elle faisait. Alors, d'effroi, elle lâchait le couteau d'un coup et tentait de masquer sa gêne. Elle se voyait encore, allongée sur le sol de la cuisine, les cuisses entrouvertes, pendant qu'Aries, un couteau à la maison, procédait à l'avortement avec la précision d'un chirurgien.

Svetlana lâcha l'oreiller de son époux & s'étira. Il fallait se lever. Comme chaque matin. Elle mit les deux pieds par terre et entra en contact avec la fraicheur du sol. Pourtant, il ne faisait jamais réellement froid sous le dôme. Tandis qu'elle allait ouvrir les rideaux, elle posa instinctivement une main sur son ventre. Pendant de longs mois, elle l'avait maudit en pensant qu'elle était stérile. Elle s'était sentie amoindrie, inutile, fétide. Nombreuses sont les femmes stériles sous le Dôme, elle le savait bien. Toutefois, c'était une chose diffèrente d'en faire partie, de savoir que jamais on ne donnerait la vie. Que notre lignée s'arrêterait avec nous. Elle avait maudit pendant de longues années le fait d'être stérile. Si elle avait su... Su que ce n'était qu'un mauvais moment à passer & qu'elle deviendrait mère un jour. Mais maintenant, elle savait qu'elle l'était. Son sang n'avait plus jamais coulé depuis le soir de "l'événement". Mais, contrairement au début, elle savait pertinemment à quoi cela était dû. Peut-être était-ce pour cela qu'elle en voulait tellement à Aries et que lorsqu'elle le voyait, elle avait envie de planter ses dents dans sa chair jusqu'à ce qu'il hurle de douleur.

La jeune femme croisa son regard dans le miroir piqué de tâches noires. Elle aurait voulu tout effacer & revenir à son enfance. Elle avait été si heureuse à ce moment là. Ses parents étaient des gens adorables. Sa mère travaillait comme couturière & son père comme architecte du Dôme. Elle avait eu une enfance dorée, avait été aimé, choyée. Avait reçu une bonne éducation, donnée par des précepteurs de tous horizons. Oui, elle aurait voulu être une enfant à nous. Le monde des adultes était décidément impitoyable.

La peine que ressentait chaque jour Svetlana était aujourd'hui un peu amoindrie. Jamais les neuf premières années de son mariage, elle ne s'était dit qu'elle trouverait la force de se lever le matin en sachant qu'elle allait lui faire du mal délibérément. C'était désormais le cas. Les voies du mariage sont impénétrables. Svet y avait réfléchi longuement, le soir, dans son lit. Elle avait soigneusement pesé le pour et le contre, elle qui pourtant était habituée à foncer tête baissée. Elle avait pensé à Aries, qu'elle aimait toujours malgré tout. A Žemarov, qu'elle chérissait mais qui ne serait jamais la chair de son sang. A ses parents qui s'étaient réjouis de la voie qu'elle avait suivie. Simple, vertueuse, droite. A elle-même, qui ne croyait plus en leurs mensonges. Et elle avait décidé de partie. D'aller à l'Extérieur. De fuir tout cela. De ne plus croiser le regard d'Aries, de ne plus entendre les rires de Žemarov, de ne plus mentir à ses parents, de ne plus être gentille, simple. De ne plus souffrir en silence. Tout en sachant plus encore que cela ferait souffrir Aries comme jamais. Oui, elle décidait de sauter, les pieds-joints, dans tout ce qui faisait peur à Aries Krieger et dont il avait essayé de la protéger. Mais elle décidait de sauter avec un sourire vindicatif. Œil pour œil. Dent pour dent.

Rox' IRL j'ai 23 ans. Je suis là 5-6 jours par semaine. J'ai connu After Us grâce à PRD et j'utilise Natalie Dormer comme avatar.

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