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 Hollow Girls - R'kia

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MessageSujet: Hollow Girls - R'kia   Hollow Girls - R'kia EmptyLun 12 Jan - 22:36

Lorsqu'elle s'était réveillée au matin, il n'y avait eu que solitude et désespoir. Tout l'oppressait, du silence jusqu'au bruit. C'était un mauvais jour contre lequel la jeune femme ne luttait plus, trop de forces déjà gaspillées par ses colères et ses révoltes face à l'isolement, à la détresse. Elle n'avait jamais pu changer, apprenant juste à mieux porter certains masques. La vie n'était pas toujours faite pour un épanouissement, et sans être martyr, on pouvait simplement être malheureux.

En silence, la jeune femme s'était préparée. Comme d'habitude, elle nouait ses cheveux en une coiffure sévère, s'habillait sans artifice et n'attendait rien du jour présent. Comme d'habitude, elle avançait le cœur vide, la poitrine aride sans savoir comment survivre aux mots et regards. Elle qui n'avait appris comment répondre, aimer. Les plus mauvais jours, voir simplement d'autres personnes en pleines discussions relevait d'une épreuve. Les liens que Sasha tissait n'étaient pas de ceux reliant une amitié à une autre....
Lui parler relevait d'une épreuve, un caractère trop instable pour des connaissances pourtant grandes. Une conception du monde faite de tristesse et de déchirement, comme si jamais aucune lumière n'y surviendrait et la solitude, toute cette solitude.... Celle de l'indifférence. Sa froideur était celle d'un oiseau blessé lorsqu'ici personne ne pouvait vraiment se rappeler du chant des rossignols. Si certains pouvaient faire naître des soleils de leurs blessures, de Sasha il n'y aurait jamais rien que noir et chaos.

Ainsi passa la journée, la jeune femme choisissant de se noyer entre les mots et les dates, remplaçant des mots par d'autres pour tordre et retordre encore le cours des événements sans que plus rien de violent n'y transparaisse. Les précepteurs pourront ainsi s'en inspirer pour offrir aux sourds et aux aveugles de l'esprit un savoir qui ne les blesseraient pas plus encore. Pas alors que leur monde était un ravage et un cimetière de tant de choses, où les personnalités basses et viles avait tant pour y éclore.
Lorsque Sasha retourna vers les baraquements, laissant les autres à une réunion où on ne l'avait convié, il y avait entre ses tempes le début d'une migraine. La jeune femme s'immobilisa pourtant, ne sachant si elle désirait simplement rentrer pour juste s'étendre dans l'obscurité ou bien errer sans but aucun si ce n'est la fausse espérance d'ainsi passer le temps. Quelque chose lui étreignait le cœur, froid et venimeux, quelque chose pour l'empêcher de croître, de grandir et de battre ainsi qu'il aurait du le faire depuis tant d'années. Hélas, il ne restait que la foi désormais. Alors en silence, Sasha pria pour le dôme, juste quelques mots pour se former en sa tête, juste une phrase, deux, trois, pour simplement y déverser son amour au dôme, elle qui ne savait et pouvait aimer rien d'autre. Le Dôme l'empêchait ainsi de n'être qu'une carcasse vide de sens, bien que parfois des pensées trop obscures venaient lui voiler les yeux. Il y avait ici mille et une façon de mourir, mais mourir de soi, vraiment ? Sasha refusait de penser tomber aussi bas. Alors jour après jour elle continuait d'endurer les douleurs de sa propre existence, observant du coin de l'oeil d'autres porter leurs solitudes en étendards lorsqu'elle, en mourait à petit feu. Elle qui n'en avait rien choisi, jamais. Ca, ou bien il y a tant d'années, lorsque la souffrance était venue pour la première fois. Elle en crevait comme un animal, une bête, incapable de se comprendre, de s'expliquer.

Voilà que la tête lui tournait, là, juste devant les baraquements. Un incendie pour lui brûler les paupières, une nausée au creux du ventre et son corps qui la lâchait ainsi lorsque son âme ne savait plus comment exister. Le dos droit, les joues pâles, un visage connu apparu alors. R'kia. Une jeune femme avec ses propres tourments dont l'Elder qui l'avait à son service possédait une mentalité bien étrange.

La gorge sèche, Sasha salua R'kia du bout de la tête. S'asseoir devenait impératif. Elle songea rapidement qu'Edward devait être avec les autres Elders, à s'interroger sur une quelconque grande question

 « Vous semblez désoeuvrée.... »

Elle ne l'invita pas à parler ou à la suivre tout simplement, pas plus qu'elle ne lui demanda de l'aide face à on état Le mal de tête, le mal du monde...Demain serait une journée différente, peut être meilleure ou peut être pire. Pas vraiment fataliste, plut^t détachée, Sasha coulait entre les jours sans rien en attendre. Elle parlait de temps en temps avec R'kia, curieuse de voir comment réagissait un élément de ce type face aux....méthodes... d'Edward, elle pouvait parler avec d'autres aussi mais jamais rien ne se construisait. Parfois, on la prenait pour une ennemie, alors Sasha était heureuse : un ennemi avait une place, un rôle dans une construction émotionnelle. Bien plus qu'une ombre, bien plus que ce qui se trouvait là, sous son masque et ses sourires qui n'existaient pas.

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MessageSujet: Re: Hollow Girls - R'kia   Hollow Girls - R'kia EmptyMer 14 Jan - 15:01

Hollow girls
Sasha Nibelstein & R'kia Tchaïovsky

   
   
   
Je vous attends ici, énonçai-je froidement à Kepenovitch. Des réunions, il en avait un bon nombre ; que ce soit avec le peuple ou les siens, Elders de l'Animus Vox, Edward avait rarement du temps pour lui. Dans chacun de ses instants, je l'accompagnais, tentant néanmoins de mesurer ses envies ; après tout il pourrait bien avoir envie d'être seul quelques moments. Cependant, ma présence n'a jamais semblé gêné. Je le troublais plus par mes absences. Mais il y avait certains endroits où je ne pouvais le suivre : comme ces réunions entre religieux hauts-placés. Certains endroits où je ne pouvais l'amener : comme ces jours où j'opère avec la fraternité pourpre. Ces occasions occasions rares démontrent qu'il nous arrive de ne pas être l'ombre de l'autre. Cela peut être rassurant. Enfin pas pour moi. Comment faire si un attentat s'amène aux portes d'Emporia ? Comment faire si ses compères se permettent de le juger ouvertement et tentent de le destituer que ce soit par le pouvoir ou par la force ? Je m'inquiétais pour Edward, assise là, attendant qu'il sorte enfin. Mais ce ne fut pas la silhouette du Magister que je trouvai en premier...

Sasha Nibelstein. Une perle pour l'Animus Vox ; une femme aussi vide que le laisse transparaître son regard. Je me surprends parfois à me demander ce qui peut l'animer. L'Ordre ? Cela me fait doucement sourire en y pensant. Peut-être prendrait-elle ce sourire en guise de réponse à ses paroles plus creuses que son âme. Vous semblez désœuvrée... Elle le semblait bien plus. Dans cette coquille, y avait-il quelqu'un ? Une machine, création du dôme, qui applique son devoir avec dévotion et minutie mais qui, passé les portes de son poste, se trouble et s'oublie dans un néant chaotique. Je me lève, Sasha avait l'air en peine. Mal placée pour la juger, moi qui transparaissais non pas mon vide mais mon blocage impénétrable, je restais cordiale envers cette femme qui, malgré sa personne, était une perle de connaissance à elle seule. Je devais à Edward mon aspiration au savoir, n'importe quel savoir. Cette Elder était enrichissante par son travail, ses recherches. Je préférais mille fois cela à une personne qui cherche à n'avoir de valeur que par sa personnalité. Ce qui m'avait permis d'adopter Kepenovitch n'était pas sa pitié, ni sa protection. Ce fut avant tout ce qu'il me donna : une éducation, de l'attention certes, mais avant tout il m'avait permis de me construire en tant que personne. Tel un phœnix qui renaissait de ses cendres ; avant Edward, je m'étais résignée à ne plus être moi-même, balayant même jusqu'à mon prénom. Nusrat n'était plus. Ce n'est qu'à force de temps que j'ai eu l'envie de renouer avec mes racines - sans pour autant accepter mon passé - mais sinon, je n'étais plus rien. J'aurais été aussi vide que Nibelstein, voir même pire.

S'épanouissait-elle dans son métier ? Ou bien était-elle le reflet de ce que j'aurais pu devenir si Edward ne m'avait pas sauvée ? Je ne la connaissais pas assez pour l'affirmer. Et je ne voulais pas particulièrement la connaître. Comme si au fond de moi, une voix me criait méfie-toi. J'ignore pourquoi cette coquille éveiller une intuition mauvaise, j'appréhendais le jour où elle agirait sur Edward comme elle agissait sur les œuvres qu'elle censure. Ma peur pour la sécurité de Kepenovitch paralysait sur ma relation avec Sasha Nibelstein. Pourtant, malgré cette distance et ma légendaire froideur face à elle, je la considérais comme l'une de mes amies. Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus. C'était peut-être ce proverbe qui me faisait graviter autour de Sasha sans jamais chercher à l'atteindre ni la laisser m'atteindre moi. Vous n'allez pas bien, que vous arrive-t-il ? Son mal aise me laissait de glace. Même si cela pouvait paraître méchant, ça ne l'était pas. Il en était pour preuve que ça ne m'empêchait pas de chercher à lui venir en aide. Visiblement, elle n'était pas conviée à la réunion des Elders. Ne me posant pas de question là-dessus pour le moment, je lui proposai tout en la laissant s'asseoir : je peux vous raccompagner chez vous si vous voulez. Loin de moi l'envie de bavarder avec Edward encerclé par ses confrères qui ne s'empêchaient pas de le critiquer et de douter de son dévouement. Mais je ne pouvais rien y faire pour le moment... autant me rendre utile à quelqu'un d'autre. Cela aurait au moins le mérite de me faire passer le temps en pensant à autre chose qu'aux scénarios catastrophes que mon esprit paranoïaque pourrait tisser...
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MessageSujet: Re: Hollow Girls - R'kia   Hollow Girls - R'kia EmptyJeu 15 Jan - 23:17

Elle laissa à l'autre femme le secret de ses pensées. Discrète, à l'écart, Sasha n'avait jamais chercher à nouer la moindre relation. On aurait pu l'y prendre en défaut sur l'un des préceptes du Dôme, car la jeune femme n'allait à aucun homme et donc ne procréait pas pour la survivance de l'espèce. Sauf qu'elle n'intéressait personne, trouble de corps et trouble d'esprit, pour réellement être prise en compte.
On ricanait parfois sur son passage lorsque ce n'était pas le long silence de ceux préférant ignorer tout de son existence. C'était souvent dur d'aimer ceux aux yeux de qui vous n'existiez pas, mais elle n'avait pas d'autres choix. Elle se contentait de prier, pour les morts comme pour les vivants, sans rien attendre des jours et des nuits.

R'kia disait vrai : la jeune femme était malade, au bord de l'évanouissement. Une chance que la réunion d'aujourd'hui ne la concernait pas : un conservateur ayant bien peu d'intervention à donner sur les problématiques technologiques du dôme. A chacun sa place, de même qu'elle apprécierait peu de voir un Elder de cette spécialisation dans leurs réunions à eux....
Les yeux vagues, elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille. Ah tiens, sa natte s'était détachée ? Oui, peut-être couvait-elle réellement quelque chose pour ne plus s'apercevoir de rien. Cependant, Sasha n'avait ni nausée, ni frissons si ce n'est ceux de l'âme. Mal au cœur, le vrai, pas l'organe, celui qui pleure de solitude à chaque mot et qu'on peut pas vraiment soigner. Trop simple, sinon... Alors heureusement que les monstres n'existaient pas, cela lui permettait de croire au moins en une chose de belle pour cette journée trop triste, trop...trop. L'amitié de R'kia n'en était pas vraiment une, la jeune femme le savait. Une connaissance avec laquelle échanger, une femme à surveiller du coin de l'oeil comme on le ferait d'un rat de laboratoire.

 « Chez moi ? »

Le concept n'évoquait rien d'autre pour elle qu'une pièce sans lumière ni chaleur. Pourquoi vouloir y rentrer ? Parce que c'était ce que les gens normaux faisaient. Ils rentraient, se reposaient ou vaquaient à leurs activités. Ils discutaient, même, parfois. Non, en vérité ils discutaient souvent. Parce qu'ils avaient des amis, des maîtresses, des amants. Des choses qui aujourd'hui lui manquaient par un caprice de son esprit malade, atrophié. Cela arrivait de temps en temps, lorsqu'elle ne se supportait plus elle-même et aujourd'hui, Sasha se haïssait.
Parce qu'elle ne pouvait pas être comme les autres, qu'il y avait quelque chose de brisé, d'impossible à recoller. Et que tout le monde s'en foutait. Alors, d'une certaine façon on la laissait vivre seule, tout à son désespoir, n'attendant rien d'autre d'elle qu'un travail correctement accompli. Sans âme, sans émotion.

 « Non, ça devrait aller...je ne pense pas vouloir rentrer. Pas tout de suite. Merci.. »

La petite voix dans sa tête lui hurlait de se taire. Pace que personne ne souhaitait l'entendre parler, qu'on en avait juste rien à foutre. Elle n'avait qu'à être plus belle, aec ça elle s'en serait sortie.Les femmes belles, peu importe qu'elles soient idiotes ou non, on les regarde et parfois même on les protège.
Et dans son regard erra pour quelques instants, le souvenir d'insultes lointaines. Assise sur le banc, R'kia à ses côtés, Sasha n'avait rien d'autre à offrir qu'un visage de douleur. Néanmoins de l'autre femme elle ne voulait rien attendre, surtout pas de la compassion. Habituée à être ne plaie béante toujours prête à vomir son pus de mal être, Sasha n'avait d'autres choix que d'accepter cette condition. Ce n'était pas pour cela qu'elle en souffrait moins, parce que la douleur de l'enfant sans royaume jamais n'aura de fin...

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